Le droit d’enregistrement (stamp duty) en Thaïlande : de quoi s’agit-il, à qui s’applique-t-il et comment le payer ?

Le droit d'enregistrement en Thaïlande

Le droit d’engistrement (stamp duty) en Thaïlande

Le droit d’enregistrement en Thaïlande joue un rôle essentiel dans le système fiscal du pays. Régi par le chapitre VI du titre II du Revenue Code, le droit d’enregistrement est imposé sur une variété de documents, des contrats aux actes de propriété, et constitue une source essentielle de revenus pour le gouvernement. On ne saurait trop insister sur l’importance du respect de la réglementation en matière de droit d’enregistrement, car le non-paiement du droit d’enregistrement exigé peut entraîner des sanctions juridiques et financières importantes.

Table des matières

Qu’est-ce que le droit d’enregistrement en Thaïlande ?

Le droit d’enregistrement est une taxe appliquée sur certains documents juridiques signés en Thaïlande ou introduits dans le pays. Cette taxe sert de preuve de la validité juridique de ces documents et est essentielle pour s’assurer qu’ils peuvent être utilisés comme preuves recevables dans les procédures judiciaires. Les taux du droit d’enregistrement varient en fonction de la nature du document et de la valeur de la transaction, les taux étant détaillés dans le barème du droit d’enregistrement annexé au Revenue Code.

Qui est redevable du droit d’enregistrement en Thaïlande ?

La personne redevable du droit d’enregistrement est généralement celle qui exécute l’acte ou, dans certains cas, le détenteur ou le bénéficiaire de l’acte. Pour les documents exécutés à l’étranger mais introduits en Thaïlande, le premier détenteur du document dans le pays est responsable de l’apposition des timbres appropriés. S’il ne le fait pas dans les 30 jours, il s’expose à des sanctions.

Par exemple, dans le cas d’un transfert d’actions, la personne qui transfère les actions est généralement responsable du paiement du droit d’enregistrement. Dans d’autres transactions, telles que les baux immobiliers, le bailleur peut être responsable. Les taux applicables et les parties responsables du paiement sont clairement définis dans le barème des droits de timbre du code des impôts.

Documents soumis au droit d’enregistrement

Un large éventail de documents juridiques sont soumis au droit d’enregistrement en Thaïlande, y compris, mais sans s’y limiter :

  • Les contrats et les accords, tels que les contrats de travail et les contrats de location ;
  • Les actes relatifs à la propriété et aux hypothèques ;
  • Les actions et les transactions de titres ;
  • Les procurations ;
  • Les billets à ordre ;
  • Les polices d’assurance.

La liste complète des documents soumis au droit d’enregistrement en Thaïlande se trouve dans le tableau annexé au chapitre VI du titre II du Revenue Code. Cette liste décrit les différents types de documents et d’instruments juridiques soumis au droit d’enregistrement, ainsi que les taux applicables à chacun d’entre eux.

Pour accéder à la liste complète, vous pouvez consulter le Revenue Code sur le site Internet du Thailand Revenue Department ou contacter un avocat en Thaïlande qui pourra vous fournir des informations détaillées sur les documents spécifiques et les taux de droits de timbre associés.

Quels sont les taux applicables ?

Le tableau des droits d’enregistrement annexé au chapitre VI du titre II du Revenue Code fournit des taux détaillés pour différents documents. Ces taux varient en fonction du type de document et de la nature de la transaction. A titre d’exemple :

  • Transferts d’actions ou d’obligations: Le droit d’enregistrement est calculé à raison de 1 baht pour chaque tranche de 1 000 bahts de la valeur libérée des actions ou de la valeur nominale de l’obligation.
  • Contrats de prêt: Pour les contrats de prêt ou de découvert, le droit d’enregistrement est de 1 baht pour chaque tranche de 2 000 bahts du montant du prêt.
  • Contrats de location-vente : Ces contrats sont soumis à un droit de 1 baht pour chaque tranche de 1 000 bahts de la valeur totale de l’achat.

D’autres documents, comme les procurations, sont soumis à un droit d’enregistrement forfaitaire de 20 bahts, quelle que soit la valeur de la transaction. Le barème garantit que chaque document est taxé proportionnellement à son importance financière, ce qui rend le respect de ce barème essentiel pour la validité juridique.

Comment payer le droit d’enregistrement en Thaïlande ?

  • Les méthodes

A partir de 2019, quatre méthodes de paiement du droit d’enregistrement en Thaïlande sont disponibles:

    • Les timbres adhésifs : Ils peuvent être apposés sur le document et le redevable doit annuler le timbre pour éviter qu’il ne soit réutilisé.
    • Timbres imprimés : Le document peut être tamponné dans un Revenue Office où le timbre est imprimé directement sur le papier.
    • Paiement dans les Revenue Office : Le paiement peut être effectué en espèces ou par chèque de banque dans un Revenue Office régional.
    • Droit d’enregistrement électronique : Introduite en 2019, cette méthode permet de payer en ligne certains documents exécutés électroniquement. Par exemple, les documents électroniques tels que les procurations, les accords de prêt et les procurations de vote doivent être traités via le système du droit d’enregistrement électronique. Le paiement peut être effectué en soumettant le formulaire Or.Sor.9 via le portail en ligne du Revenue Department.

Pour payer le droit d’enregistrement électronique, les contribuables doivent déposer le formulaire Or.Sor.9 sur la plateforme en ligne du Revenue Department. Le paiement doit être effectué avant ou dans les 15 jours suivant l’exécution de l’instrument. Une fois le paiement traité, un code QR et un reçu unique seront générés, servant de preuve de paiement.

Les contribuables peuvent télécharger et imprimer le reçu pour s’y référer ultérieurement ou le joindre à l’instrument concerné. Il est important de noter que les paiements tardifs ne peuvent actuellement pas être traités par le système de droits de timbre électronique ; dans ce cas, le contribuable doit se rendre dans un Revenue Office régional.

Il est essentiel de noter que pour certains instruments, tels que les contrats de prêt dépassant

1,000, 000 THB, seules certaines méthodes de paiement sont autorisées (comme les espèces ou les chèques de banque auprès d’un Revenue Office). L’utilisation d’une méthode inappropriée peut entraîner le non-paiement du droit d’enregistrement.

  • Combien coûte le droit d’enregistrement ?

Le coût du droit d’enregistrement en Thaïlande dépend du type de document et de la valeur de la transaction. Voici un aperçu des taux les plus courants :

  • 1 baht pour 1 000 bahts de la valeur pour les baux et les transferts d’actions.
  • 0,1 % de la valeur pour les contrats de prêt.
  • 3 bahts par documents pour les billets à ordre.

Pour de nombreuses transactions, la taxe est relativement faible. Cependant, le fait de ne pas payer le montant correct du droit d’enregistrement peut entraîner des sanctions importantes, qui sont abordées dans la section suivante.

Dispositions légales et sanctions en cas de non-paiement du droit d’enregistrement en Thaïlande

Le fait de ne pas payer le droit d’enregistrement dans les délais ou dans son intégralité peut avoir des conséquences graves en vertu du code fiscal.

Si un document n’est pas dûment timbré, la partie responsable peut être tenue de payer une surtaxe pouvant aller jusqu’à six fois le prix initial du droit. En outre, les documents non timbrés ne peuvent être admis comme preuves devant les tribunaux, ce qui limite considérablement leur applicabilité en cas de litige.

Les pénalités varient en fonction du retard de paiement du droit d’enregistrement. Si le paiement est effectué dans les 90 jours suivant la date d’échéance, une double surtaxe s’applique. Après 90 jours, la surtaxe est portée à cinq fois le montant du droit initial. Dans les cas où le droit d’enregistrement est entièrement impayé, une surtaxe de six fois le droit initial peut être imposée.

Pour les documents établis en dehors de la Thaïlande mais introduits dans le pays, le premier détenteur est responsable de l’apposition des timbres. Si cela n’est pas fait dans les 30 jours, le document est considéré comme non conforme, ce qui entraîne des sanctions similaires.

Conclusion

Régi par le code des impôts et appliqué par le département des impôts, le paiement d’un droit d’enregistrement correct est essentiel pour la validité juridique des documents. Grâce aux différentes méthodes de paiement disponibles, y compris l’introduction récente du droit d’enregistrement électronique, la conformité est devenue plus facile, mais il reste crucial de comprendre les exigences spécifiques pour chaque type de document.

Le non-respect de ces exigences peut entraîner de lourdes sanctions, notamment des amendes pouvant atteindre six fois le montant du droit d’enregistrement initial, et rendre les documents irrecevables devant les tribunaux. Pour éviter de telles conséquences, les particuliers et les entreprises doivent s’assurer qu’ils suivent les procédures appropriées pour le paiement du droit d’enregistrement et qu’ils respectent les méthodes de paiement spécifiques décrites dans le Revenue Code.