Le Foreign Business Act en Thaïlande : Règles, restrictions et voies d’accès pour les investisseurs étrangers

Empilement de conteneurs colorés dans un port, illustrant le commerce international et l'impact du Foreign Business Act en Thaïlande sur les investissements étrangers et les réglementations commerciales.

Comprendre le Foreign Business Act, un incontournable pour les entreprises étrangères

La loi sur les entreprises étrangères ou le Foreign Business Act B.E. 2542 (FBA), promulguée en 1999, réglemente la participation étrangère dans les entreprises thaïlandaises. Elle établit des lignes directrices pour la participation internationale aux activités économiques, surveillant que certains secteurs restent sous contrôle thaïlandais. Il joue un rôle essentiel dans l’élaboration du climat d’investissement et dans le respect de l’équilibre entre l’ouverture commerciale et les priorités nationales.
La Thaïlande, dont l’économie se modernise rapidement, a toujours attiré d’importants capitaux étrangers. Toutefois, les préoccupations relatives à la souveraineté économique, à la sécurité nationale et à la concurrence équitable ont conduit à limiter la possession étrangère dans les domaines stratégiques. Le FBA vise à protéger les entreprises locales, à s’assurer que les Thaïlandais conservent le contrôle des industries essentielles et à empêcher les monopoles étrangers.

Fondamentalement, le Foreign Business Act incarne la politique thaïlandaise ayant pour objectif le maintien de l’autonomie économique tout en accueillant les investissements directs étrangers (IDE) dans les secteurs clés bénéficiant au pays. Contrairement aux politiques entièrement protectionnistes, la loi n’interdit cependant pas tous les investissements internationaux, mais les gère au moyen d’un mécanisme d’approbation structuré. Ce mécanisme garantit que les entreprises étrangères s’alignent sur les objectifs d’évolution économique et sociale de la Thaïlande, tout en protégeant les intérêts des entrepreneurs locaux.

La FBA classe les activités en trois catégories : celles qui sont expressément interdites aux étrangers, celles qui nécessitent une autorisation exceptionnelle et celles qui sont autorisées sous conditions. Le Department of Business Development (DBD), qui dépend du ministère du commerce, veille à l’application de la loi, et ses violations peuvent entraîner des sanctions sévères, telles que des amendes et des peines d’emprisonnement.
Les principaux objectifs de cette législation sont les suivants :

  • Préserver la souveraineté nationale en limitant le contrôle étranger sur les industries vitales pour l’économie et la sécurité de la Thaïlande.
  • Maintenir la stabilité économique en empêchant la monopolisation de secteurs clés par des entreprises étrangères.
  • Garantir une concurrence loyale en offrant des conditions équitables aux entreprises thaïlandaises.
  • Réglementer la participation étrangère par le biais d’un système de licences pour les activités commerciales restreintes.

Table des matières

Comment le Foreign Business Act limite les participations étrangères dans les entreprises thaïlandaises


Principales restrictions prévues par la loi sur le commerce extérieur 


La Foreign Business Act impose des conditions strictes à la participation internationale dans les entreprises thaïlandaises, en limitant étroitement l’admission à plus de 50 secteurs exclusifs.
En vertu du FBA, une organisation est considérée comme détenue internationalement si au moins la moitié de ses actions sont détenues par des personnes ou des organismes étrangers. Cette qualification est exclusivement fondée sur la possession des titres, plutôt que sur le contrôle effectif.
Les sociétés étrangères qui souhaitent exercer leurs activités dans des domaines limités doivent obtenir une Foreign Business License (FBL). De nombreux investisseurs étrangers contournent ces restrictions en créant des sociétés majoritairement détenues par des Thaïlandais et en structurant l’entreprise de manière à conserver un contrôle opérationnel. Cela se fait généralement par le biais d’actions préférentielles et de droits de vote pondérés. Toutefois, l’utilisation de Prête-noms (Nominee Agreement) est strictement interdite par le Foreign Business Act. Un Prête-noms est un ressortissant thaïlandais qui détient des actions pour le compte d’une entité étrangère sans en avoir la propriété effective ni le pouvoir de décision.


Définition d’une entreprise étrangère en vertu du Foreign Business Act

Il est essentiel pour les investisseurs qui envisagent d’entrer sur le marché thaïlandais de déterminer qui est considéré comme étranger au sens du Foreign Business Act. Son article 4 définit un étranger de quatre façons :

  • Une personne physique qui n’a pas la nationalité thaïlandaise.
  • Une société enregistrée en dehors de la Thaïlande.
  • Une personne morale enregistrée en Thaïlande dont au moins 50 % des actions sont détenues par des ressortissants étrangers ou des entités étrangères.
  • Une société enregistrée en Thaïlande et contrôlée par des étrangers au niveau de la direction.
    Si une entité correspond à l’une de ces descriptions, elle doit respecter les limitations de la FBA et acquérir les licences appropriées avant de mener des opérations restreintes.


La restriction de la propriété étrangères dans les sociétés thaïlandaises en vertu du Foreign Business Act 

Le Foreign Business Act interdit aux étrangers de détenir plus de 49,99 % des entreprises actives dans les secteurs réglementés, à moins qu’une Foreign Business License ne leur soit accordée ou qu’ils ne bénéficient d’une promotion de la part du Board of Investment. Une entreprise détenue à moins de la moitié par des étrangers est considérée comme thaïlandaise et échappe aux contraintes de la loi sur les entreprises étrangères.
Toutefois, même dans les entreprises thaïlandaises détenues majoritairement, les étrangers peuvent les contrôler par le biais d’actions préférentielles donnant un droit de vote supplémentaire, de votes disproportionnés ou de contrats de gestion. Les investisseurs étrangers doivent veiller à respecter le droit thaïlandais des sociétés, en particulier en ce qui concerne l’actionnariat interdit des prête-noms, qui dissimule la véritable propriété de l’entreprise.


Activités commerciales restreintes en vertu du FBA

La loi sur les entreprises étrangères thaïlandaise classe les secteurs restreints en trois catégories :

  • Liste 1 : comprend les industries qui sont totalement interdites aux étrangers en raison de la sécurité nationale ou de l’importance culturelle (par exemple, les médias, l’agriculture, le commerce des terres).
  • Liste 2 : permet aux entreprises étrangères d’opérer dans des secteurs touchant à la sécurité, aux ressources ou à la tradition thaïlandaise uniquement avec l’approbation du Cabinet, tels que les transports intérieurs et l’exploitation minière.
  • Liste 3 : englobe les secteurs dans lesquels les entreprises thaïlandaises ne sont pas encore prêtes à concurrencer les entreprises étrangères, tels que les services juridiques, la comptabilité et la publicité. Les étrangers peuvent s’engager dans ces activités en obtenant une Foreign Business License auprès du Department of Business Development.


Sanctions et activités interdites en vertu du Foreing Business Act 


Principales interdictions prévues par le Foreign Business Act 


Le Foreign Business Act prévoit des interdictions et des sanctions strictes pour dissuader les contrevenants. L’une des principales interdictions concerne les accords de détention d’actions par des prête-noms. La situation dans laquelle un ressortissant thaïlandais détient des actions au nom d’un investisseur étranger sans en avoir le contrôle ou la propriété est explicitement interdite, car elle porte atteinte aux restrictions en matière de propriété. Les autorités surveillent de près les entreprises pour détecter les structures de prête-nom suspectes, en particulier les accords financiers disproportionnés qui ne prévoient pas d’investissement véritable de la part des actionnaires thaïlandais. Au lieu de recourir à des prête-noms, il est conseillé aux investisseurs étrangers d’utiliser des actions préférentielles assorties de droits de vote renforcés ou des coentreprises avec des partenaires thaïlandais légitimes, afin de garantir le respect de la loi.


Le non-respect des niveaux de capital minimum prescrits pour les entreprises étrangères constitue également une violation de la loi. En outre, l’exploitation d’une entreprise sans Foreign Business License dans un secteur restreint est interdite par les sections 6, 7 et 8 du Foreign Busines Act. Il prévoit une procédure d’appel structurée, décrite à l’article 20, dans le cadre de laquelle une entité étrangère à qui l’on a refusé une Foreign Business License peut faire appel auprès du ministère du commerce. Néanmoins, la décision du ministre est concluante et contraignante.


Principales sanctions prévues par le Foreign Business Act 


Les violations du Foreign Business Act entraînent des sanctions sévères, décrites dans les sections 34 à 38 :

  • Emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans pour l’exercice d’une activité sans autorisation.
  • Amendes allant de 100 000 à 1 000 000 de bahts thaïlandais.
  • Amendes journalières pouvant aller jusqu’à 50 000 bahts en cas d’infractions répétées.
  • Fermeture forcée de l’entreprise sur décision de justice.


En outre, l’article 36 de la loi sur les entreprises étrangères criminalise les accords de prête-noms, imposant des sanctions sévères à la fois à l’investisseur étranger et au prête-nom thaïlandais, y compris la fermeture de l’entreprise, l’expulsion, des amendes allant jusqu’à 1 million de bahts par jour et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans.
Le respect strict de la loi sur les entreprises étrangères est nécessaire pour éviter les interdictions sévères qu’elle prévoit.

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La Foreign Business License

Les entreprises étrangères peuvent opérer dans des secteurs interdits grâce à une licence d’entreprise étrangère (Foreign Business License), ce qui leur permet de contourner les restrictions du Foreign Business Act
L’obtention d’une Foreign Business License  auprès du Department of Business Development du ministère du commerce constitue une étape cruciale pour les entités étrangères qui souhaitent opérer dans les secteurs restreints couverts par le Foreign Business Act. Pour obtenir cette licence, il faut répondre à plusieurs critères et présenter des documents spécifiques :

  • Vérification de l’éligibilité : le processus commence par la validation de l’éligibilité en vérifiant si l’entreprise envisagée relève de la liste 2 ou de la liste 3 du Foreign Business License.

 

  • Soumission de la demande : Les demandes sont soumises au Department of Business Development (DBD), qui dépend du ministère du commerce. Elle doit comprendre une stratégie commerciale complète décrivant la nature et l’étendue des opérations, des états financiers et la preuve du capital enregistré, le seuil le plus bas étant de 3 millions de THB. En outre, des détails démontrant les avantages pour la Thaïlande par des moyens tels que le partage des connaissances, la création d’emplois ou les contributions aux marchés intérieurs doivent être inclus.

 

  • Processus d’approbation : les activités de la Liste 2 doivent être approuvées par le Cabinet. Le processus d’examen implique des consultations avec les ministères concernés afin d’évaluer si l’activité proposée est conforme aux objectifs économiques et de sécurité nationale. En revanche, les activités de la liste 3 doivent être approuvées par le comité des entreprises étrangères (Foreign Business Committee – FBC). Le FBC évalue l’impact économique potentiel et s’assure que l’entreprise respecte les lois locales.

 

  • Capital requis : Le capital minimum enregistré pour la plupart des entreprises est de 3 millions de THB, bien que des seuils plus élevés puissent s’appliquer à certaines industries. Les initiatives de grande envergure nécessitent souvent un capital supérieur à 100 millions de THB.

 

  • Délais à respecter : Les autorités examinent généralement les demandes pendant deux à quatre mois, bien que les projets complexes puissent prolonger l’examen. Les candidats doivent être prêts à fournir des documents supplémentaires si nécessaire. Les détenteurs de FBL sont tenus d’employer un nombre minimum de ressortissants thaïlandais en fonction du domaine d’activité. En outre, ils doivent constamment tenir des livres précis et fournir des rapports annuels au DBD. Enfin, ils doivent se conformer à toutes les conditions supplémentaires énoncées dans le permis.

 

Conclusion

La Thaïlande offre de vastes possibilités aux financiers étrangers, mais elle impose également des règles strictes en vertu du Foreign Business Act . Bien que de nombreuses activités restent limitées, les entreprises étrangères peuvent toujours opérer légalement en obtenant une Foreign Business License ou en structurant leurs entités conformément à la loi thaïlandaise. Il est essentiel pour les entreprises étrangères de comprendre les subtilités du Foreign Business Act, notamment les seuils de propriété, les activités interdites et les exigences en matière de licences, afin de s’orienter avec succès dans l’environnement réglementaire thaïlandais. Le recours à des professionnels du droit spécialisés dans le droit des sociétés thaïlandais permet de rationaliser considérablement le processus et de réduire les risques juridiques associés au non-respect de la réglementation.