Clean Air Bill en Thaïlande : innovations juridiques et implications pour les entreprises

Vue aérienne d’une route entourée de forêt illustrant la qualité de l’air en Thaïlande

Comprendre la portée du Clean Air Bill en Thaïlande 

Le Clean Air Bill a été pensé pour combattre la crise relative à la qualité de l’air en Thaïlande ; une crise nationale et une préoccupation internationale. Pendant la saison sèche, Bangkok, Chiang Mai et plusieurs provinces du Nord enregistrent régulièrement des niveaux dangereux de particules fines PM2.5. Les impacts vont bien au-delà de simples désagréments : troubles respiratoires, hospitalisations, fermetures d’écoles, baisse de l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers et le tourisme. La perception d’une qualité de l’air en Thaïlande en détérioration génère également des risques qui fragilisent la stratégie économique de long terme de la Thaïlande.

Jusqu’à récemment, il n’y avait pas de loi unifiée sur l’air en Thaïlande. La pollution atmosphérique était régulée par une mosaïque de textes : l’Enhancement and Conservation of National Environmental Quality Act B.E. 2535, qui permettait au Pollution Control Department de fixer des normes d’émission ; le Factory Act B.E. 2535 imposant des obligations aux industries ; le Public Health Act B.E. 2535 visant les nuisances locales ; et le Land Transport Act B.E. 2522, relatif aux émissions des véhicules. Ces lois imposaient des obligations partielles, mais n’instauraient aucun droit direct à un air en Thaïlande pur pour les citoyens et ne prévoyaient pas de mécanisme de coordination efficace.

Ce cadre fragmenté a changé en novembre 2023, lorsque le Cabinet a approuvé en principe le Clean Air Bill en Thaïlande, proposé par le Ministry of Natural Resources and Environment (MONRE). C’est la première tentative sérieuse de créer un système complet de droit de l’air en Thaïlande. Le texte introduit des droits pour les citoyens, établit un organe central de régulation, interdit les brûlages à ciel ouvert sans autorisation, encadre la pollution transfrontalière des entreprises et met en place des mécanismes économiques incitatifs. Pour les entreprises et investisseurs étrangers, il signifie de nouvelles obligations de conformité mais aussi davantage de sécurité juridique.

Table des matières

Le cadre juridique avant le Clean Air Bill en Thaïlande : un cadre insuffisant

Les instruments existants avant le Clean Air Bill en Thaïlande 

Avant le Clean Air Bill en Thaïlande, plusieurs textes coexistaient :

  • L’Enhancement and Conservation of National Environmental Quality Act : instrument principal, fixant des normes d’émission et permettant de déclarer des zones de contrôle, mais purement administratif et sans droits individuels.
  • Le Factory Act : imposant aux usines l’installation de dispositifs de traitement des rejets, mais limité aux grandes industries.
  • Le Public Health Act : donnant pouvoir aux municipalités de lutter contre les nuisances, de manière réactive et dépendante des moyens locaux.
  • Le Land Transport Act : encadrant les émissions des véhicules, avec une application inégale.
  • L’Accord de l’ASEAN sur la pollution transfrontalière : dépourvu de moyens contraignants.

Les limites de l’ancien système 

Les limites de l’ancien système peuvent être regroupés en trois catégories :

  1. Fragmentation : chevauchement des compétences entre ministères, absence de coordination.
  2. Absence de droit à un air en Thaïlande pur : les citoyens ne pouvaient agir qu’indirectement, via des actions en responsabilité délictuelle (articles 420 à 437 du Code civil et commercial), difficiles à mettre en œuvre.
  3. Sanctions inefficaces : amendes faibles et non dissuasives pour les grandes entreprises.

Malgré des normes existantes, la qualité de l’air en Thaïlande a continué de se dégrader. En 2023, Bangkok et Chiang Mai figuraient parmi les villes les plus polluées du monde, exerçant une pression politique et internationale qui a ouvert la voie au Clean Air Bill en Thaïlande.

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Le Clean Air Bill en Thaïlande : un nouveau cadre juridique complet

La reconnaissance des droits des citoyens 

Le Clean Air Bill en Thaïlande reconnaît explicitement des droits aux citoyens : accès à l’information sur la pollution, soins de santé gratuits en cas d’atteinte à la santé liée à la pollution, et participation aux politiques publiques conformément à l’article 43 de la Constitution de 2017.

La création de nouvelles institutions

Le texte crée un Comité de gestion pour l’air en Thaïlande pur, chargé de fixer les normes nationales et de coordonner les agences. Le Pollution Control Department doit surveiller la qualité de l’air en Thaïlande et publier des rapports réguliers.

La régulation des sources de pollution 

Les exploitants doivent installer des systèmes de traitement. Les émissions non conformes entraînent des amendes pouvant aller jusqu’à 50 000 THB. Le brûlage agricole, notamment de la canne à sucre, est interdit sauf autorisation spéciale du gouverneur provincial.

La gestion de la pollution transfrontalière 

Le Clean Air Bill en Thaïlande innove en rendant responsables les acteurs étrangers dont les émissions affectent la Thaïlande, avec des amendes allant jusqu’à 50 millions de THB. C’est une avancée par rapport à l’Accord de l’ASEAN, bien que son application soulève des enjeux diplomatiques.

Les instruments économiques 

Le texte introduit une taxe sur l’air en Thaïlande, des redevances de traitement, la possibilité d’échanger des droits d’émission, et des subventions pour les activités propres. Ce système vise à transformer les comportements par l’économie plutôt que par la seule sanction.

Conclusion

Le Clean Air Bill en Thaïlande est la réforme environnementale la plus ambitieuse de la Thaïlande à ce jour. Il unifie un cadre auparavant fragmenté, crée des droits pour les citoyens, établit une autorité centrale, interdit le brûlage non autorisé, encadre la pollution transfrontalière et introduit des instruments économiques modernes.

Il renforce l’application de l’article 57 de la Constitution de 2017, qui oblige l’État à protéger l’environnement et à informer les citoyens des risques sanitaires en Thaïlande, et aligne la Thaïlande sur la résolution de 2021 du Conseil des droits de l’homme de l’ONU reconnaissant le droit à un environnement sain.

Pour les entreprises, il impose de nouvelles obligations mais offre également de la prévisibilité et des incitations financières. Le véritable défi sera l’application : sans ressources suffisantes et volonté politique, les lacunes du système précédent risquent de se répéter.

S’il est mis en œuvre efficacement, le Clean Air Bill en Thaïlande pourrait restaurer la confiance publique, protéger la santé, soutenir le tourisme et positionner la Thaïlande comme un leader régional en matière de gouvernance environnementale.

FAQ

Ce projet de loi, approuvé en novembre 2023, est la première loi thaïlandaise complète sur la qualité de l’air. Il établit le droit des citoyens à un air pur, crée un organisme central chargé de la gestion de la qualité de l’air et impose des réglementations plus strictes en matière de pollution, y compris des sanctions pour les pollueurs étrangers.

Les entreprises seront tenues de se conformer à des normes de qualité de l’air plus strictes, d’installer des systèmes de contrôle de la pollution et pourront se voir infliger des amendes pouvant atteindre 50 000 THB en cas de non-respect. Les entreprises responsables de pollution transfrontalière pourraient être condamnées à une amende pouvant atteindre 50 millions de THB.

Le Clean Air Brill interdit le brûlage à ciel ouvert, sauf autorisation des autorités locales. Cela affecte des secteurs tels que l’agriculture, où des pratiques comme le brûlage de la canne à sucre contribuent à la pollution. Des méthodes alternatives sont encouragées par des subventions visant à réduire les émissions de PM2,5.

Le Clean Air Bill introduit une taxe sur la qualité de l’air, des frais pour le traitement de l’air et autorise le commerce des droits d’émission. Il offre également des subventions pour l’adoption de technologies propres, créant ainsi des incitations financières à la conformité.