L’enregistrement d’une société est essentiel pour les entreprises qui souhaitent opérer légalement et de manière transparente dans n’importe quelle juridiction. Il s’agit de créer et d’établir une entité juridique pour s’engager dans diverses activités commerciales. Le processus d’enregistrement des sociétés en Thaïlande est régi par des lois et des règlements spécifiques conçus pour faciliter les opérations commerciales tout en garantissant le respect des exigences légales.
Quelle est la loi applicable ?
La principale loi régissant l’enregistrement des sociétés en Thaïlande est le « Code civil et commercial » (CCC), promulgué en 1923 et qui a fait l’objet d’amendements ultérieurs. Le CCC est le fondement de diverses lois relatives à la création d’entreprises, à la gouvernance d’entreprise et aux transactions commerciales.
En outre, la loi sur l’enregistrement des entreprises (Business Registration Act) est un autre texte législatif essentiel qui traite de l’enregistrement des entreprises en Thaïlande. Cette loi fournit des lignes directrices pour l’enregistrement de différents types d’entreprises, y compris les sociétés, les partenariats et les succursales d’entreprises étrangères.
Quels types d’entités commerciales peuvent être enregistrés en Thaïlande ?
La Thaïlande propose aux entrepreneurs différentes structures d’entreprise, chacune ayant ses propres avantages et exigences. Les types d’entités commerciales les plus courants qui peuvent être enregistrés en Thaïlande sont les suivants :
Société privée à responsabilité limitée (Co., Ltd.) : Il s’agit de l’entité commerciale la plus courante en Thaïlande. Elle convient aux petites et moyennes entreprises. Une société à responsabilité limitée doit avoir au moins trois promoteurs et peut compter jusqu’à 50 actionnaires.
Société anonyme (SA) : Les grandes entreprises qui ont l’intention de lever des fonds auprès du public peuvent opter pour une société anonyme. Ce type d’entité est soumis à des exigences réglementaires plus strictes et doit compter au moins 15 promoteurs.
Partenariat: Les partenariats peuvent être généraux ou limités. Dans une société en nom collectif, tous les associés partagent la même responsabilité, alors que dans une société en commandite, certains associés ont une responsabilité limitée.
Succursale: Les entreprises étrangères peuvent établir une succursale en Thaïlande. Pour cela, il faut s’enregistrer auprès du ministère du commerce et se conformer à des réglementations spécifiques.
Bureau de représentation: Ce type d’entité convient aux entreprises étrangères qui cherchent à établir une présence en Thaïlande pour des activités non commerciales, telles que l’étude de marché et la promotion.
Comment enregistrer une société en Thaïlande ?
Le processus d’enregistrement d’une société en Thaïlande comporte plusieurs étapes clés. Ces étapes s’appliquent généralement aux sociétés à responsabilité limitée, le type d’entité commerciale le plus courant. Les étapes clés sont les suivantes :
Réservation du nom de l’entreprise: Les entrepreneurs doivent s’assurer que le nom de société souhaité est disponible avant d’entamer la procédure d’enregistrement. La procédure de réservation de nom se fait généralement en ligne sur le site du ministère du commerce.
Préparation des documents d’incorporation: Les promoteurs de la société doivent préparer les documents nécessaires, notamment l’acte constitutif (MOA) et les statuts (AOA). Ces documents décrivent la structure, les objectifs et les règles internes de l’entreprise.
Dépôt de la demande: L’étape suivante consiste à soumettre les documents de constitution au département du développement des entreprises du ministère du commerce. La demande comprend des informations sur les actionnaires, les administrateurs et l’adresse du siège social de l’entreprise.
Paiement des droits d’enregistrement: Les frais d’inscription doivent être payés dès que la demande est acceptée. Les frais varient en fonction du capital social de l’entreprise.
Délivrance du certificat de constitution: Une fois que la procédure d’enregistrement est terminée et que toutes les conditions sont remplies, le Department of Business Development délivre un certificat de constitution. Ce certificat reconnaît officiellement l’entreprise en tant que personne morale.
Enregistrement fiscal: Après l’enregistrement de la société, il est essentiel de s’enregistrer auprès de l’administration fiscale. Cela implique l’obtention d’un numéro d’identification fiscale (NIF) et le respect des obligations fiscales courantes.
Après avoir enregistré avec succès une société en Thaïlande, il est essentiel de se conformer en permanence aux réglementations locales et aux principes de gouvernance d’entreprise. L’entreprise doit
Tenir des assemblées générales annuelles (AGA) : Les entreprises doivent tenir des assemblées générales annuelles au moins une fois par an, au cours desquelles les états financiers sont présentés et les administrateurs sont nommés ou réélus.
Tenir des registres comptables appropriés: Les entreprises doivent tenir des registres comptables précis et des états financiers susceptibles d’être contrôlés. Les comptes doivent être conformes aux normes comptables thaïlandaises.
États financiers annuels: Les états financiers annuels doivent être déposés auprès du ministère du commerce et du département des recettes. Les sociétés anonymes peuvent être soumises à des obligations de déclaration supplémentaires.
Respecter les obligations fiscales: Les entreprises sont soumises à diverses taxes, notamment l’impôt sur le revenu des sociétés, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des taxes professionnelles spécifiques. Le respect de ces obligations est nécessaire pour éviter les sanctions et les problèmes juridiques.
Pratiques de gouvernance d’entreprise: Bien que la CCC fournisse un cadre de gouvernance d’entreprise, les entreprises peuvent adopter d’autres bonnes pratiques. La mise en œuvre d’une gouvernance d’entreprise solide renforce la transparence, la responsabilité et la confiance entre les parties prenantes.
Quelles sont les restrictions applicables ?
La Thaïlande encourage les investissements étrangers, mais certaines restrictions et réglementations s’appliquent. La loi sur les entreprises étrangères (Foreign Business Act – FBA) réglemente la participation des étrangers à certaines activités commerciales. Les entreprises relevant du champ d’application de la FBA doivent être approuvées par le ministère du commerce ou peuvent être soumises à des restrictions spécifiques en matière de propriété étrangère.
Les entreprises étrangères qui souhaitent établir une succursale ou un bureau de représentation en Thaïlande doivent se conformer aux exigences de la loi sur le commerce extérieur et obtenir l’approbation des autorités compétentes.
Bien que la Thaïlande offre un environnement propice aux affaires, les entrepreneurs doivent être conscients de certains défis et considérations :
Barrière linguistique: Faire des affaires en Thaïlande peut poser des problèmes en raison de la barrière de la langue. Bien que l’anglais soit largement répandu dans les milieux d’affaires, la maîtrise de la langue locale peut s’avérer utile.
Différences culturelles: La compréhension et le respect de la culture thaïlandaise sont essentiels à la réussite des opérations commerciales. L’établissement de relations solides avec les partenaires et les clients locaux repose souvent sur des normes et des coutumes culturelles.
Processus bureaucratiques: Comme dans de nombreux pays, les démarches administratives en Thaïlande peuvent prendre beaucoup de temps. Faire appel à des prestataires de services professionnels connaissant bien les réglementations locales peut contribuer à accélérer les processus.
Restrictions applicables aux entreprises étrangères: Certains secteurs d’activité en Thaïlande ont des restrictions sur la propriété étrangère, et l’obtention des autorisations nécessaires peut être un processus complexe. Les entrepreneurs doivent évaluer soigneusement ces restrictions avant d’entrer sur le marché.