Comment appréhender un contrat de cession d’actions en Thaïlande en tant qu’investisseur international

Poignée de main entre deux hommes d’affaires concluant un contrat de cession d’actions en Thaïlande

Le rôle central d’un contrat de cession d’actions en Thaïlande pour les investisseurs étrangers

Les investisseurs étrangers qui souhaitent acquérir des parts dans une société thaïlandaise se trouvent inévitablement confrontés à un instrument juridique essentiel : le contrat de cession d’actions en Thaïlande, souvent appelé “share purchase agreement”. Cet accord n’est pas une simple formalité : il constitue le contrat central qui définit la manière dont les droits de propriété sont transférés, comment les risques sont répartis et comment la conformité avec le droit des sociétés thaïlandais est assurée.

Pour les étrangers, l’importance d’une rédaction soignée ne saurait être sous-estimée. Un contrat bien structuré protège contre les passifs cachés, assure le respect des restrictions de propriété et crée des recours exécutoires en cas de violation. À l’inverse, un contrat mal rédigé peut compromettre la validité de la transaction, entraîner des sanctions fiscales ou réglementaires, et même exposer les parties à des litiges. En résumé, le contrat de cession d’actions n’est pas une simple étape transactionnelle : il est la pierre angulaire de tout investissement étranger réussi en Thaïlande.

Table des matières

Comment les transferts d’actions sont réglementés en Thaïlande

Les règles encadrant les transferts d’actions en Thaïlande se trouvent principalement dans le Code civil et commercial (CCC), la loi sur les sociétés anonymes publiques B.E. 2535, la loi sur les entreprises étrangères B.E. 2542 (FBA) et dans les notifications du Department of Business Development (DBD). Les questions fiscales relèvent du Code des impôts.

Ainsi, tout contrat de cession d’actions en Thaïlande doit respecter ces textes pour éviter litiges et sanctions. Bien que les accords soient rédigés de manière similaire à ceux utilisés en Europe ou aux États-Unis, la législation thaïlandaise impose certaines formalités spécifiques.

Comment la loi encadre les contrats de cession d’actions en Thaïlande 

Le contrat de cession d’actions en Thaïlande est un contrat bilatéral entre le vendeur et l’acheteur. L’article 456 du Code civil et commercial prévoit que les ventes de biens doivent être consenties par les parties et, dans certains cas, être établies par écrit. Pour les actions d’une société à responsabilité limitée, un endossement du certificat et une inscription dans le registre des actionnaires sont obligatoires.

En pratique, les tribunaux thaïlandais appliquent les dispositions d’un contrat de cession d’actions dès lors qu’elles ne sont pas contraires au CCC ou à l’ordre public. Toute clause contraire à la loi est nulle et non avenue, en vertu de l’article 150 du CCC. La rédaction doit donc être rigoureuse et conforme au droit thaïlandais.

Conditions de forme 

Le droit impose des formalités strictes pour la cession d’actions en Thaïlande. Conformément à l’article 456 du CCC, tout contrat de vente d’une certaine valeur doit être écrit. La signature des parties est obligatoire, et bien que non imposés par la loi, des témoins sont souvent utilisés pour renforcer la valeur probatoire.

Surtout, l’endossement du certificat et l’inscription dans le registre des actionnaires sont des étapes indispensables avant que les administrateurs n’émettent un nouveau certificat. Sans cette formalité, l’acheteur n’est pas reconnu comme actionnaire, même si le contrat a été signé. À la différence de nombreuses juridictions occidentales, la signature seule ne transfère pas la propriété en Thaïlande.

Conditions de fond 

Au-delà de la forme, le contenu du contrat de cession d’actions en Thaïlande doit inclure certaines clauses essentielles :

  • le prix d’achat et le nombre d’actions transférées (article 1108 CCC interdit l’émission d’actions en dessous de leur valeur nominale),
  • les déclarations et garanties du vendeur (propriété libre d’emprunts, conformité légale, exactitude des états financiers),
  • les conditions suspensives, notamment l’obtention d’une licence pour les investisseurs étrangers,
  • les engagements de gestion jusqu’à la réalisation,
  • et les clauses de règlement des litiges (souvent arbitrage).

L’Arbitration Act B.E. 2545 et l’adhésion de la Thaïlande à la Convention de New York garantissent que les sentences arbitrales sont exécutoires.

Les règles de conformité à suivre lors d’un rachat d’actions en Thaïlande

Le produit de la cession d’actions en Thaïlande est soumis à l’impôt sur le revenu des sociétés. Par ailleurs, les étrangers ne peuvent détenir plus de 49 % des actions dans de nombreux secteurs de services. Pour obtenir le contrôle majoritaire, il faut demander une Foreign Business License ou recourir au Traité d’amitié américano-thaïlandais (réservé aux Américains).

De plus, la loi foncière limite la détention immobilière par des étrangers. Si une société cible détient des terrains et qu’un étranger acquiert plus de 49 % de ses actions, les autorités peuvent examiner l’opération.

Contrôles préalables avant la signature

Un contrôle approfondi du contrat de cession d’actions en Thaïlande avant la signature est indispensable. Il inclut la vérification des statuts, des listes d’actionnaires, des comptes, déclarations fiscales et litiges éventuels. En Thaïlande, le principe du caveat emptor (acheteur averti) s’applique. Sans vérification, l’acheteur risque de découvrir des passifs cachés qui ne seront pas toujours couverts par les garanties.

Signature et conclusion de la transaction 

La signature du contrat de cession d’actions en Thaïlande intervient une fois les termes négociés, mais sa réalisation n’a lieu qu’après satisfaction des conditions suspensives. Le vendeur endosse alors les certificats, le transfert est enregistré dans le registre des actionnaires et un nouveau certificat est délivré. Selon l’article 1131 du CCC, l’acquéreur ne devient actionnaire qu’à la date de l’inscription.

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Résolution des litiges

Les litiges liés à une cession d’actions en Thaïlande  portent souvent sur des déclarations inexactes, des retards de paiement ou des violations contractuelles. Si les tribunaux thaïlandais (régi par le Code de procédure civile) peuvent être saisis, les investisseurs étrangers privilégient l’arbitrage. L’article 14 de l’Arbitration Act impose aux tribunaux de rejeter les actions intentées en violation d’une clause compromissoire. Les sentences arbitrales étrangères sont reconnues et exécutées en Thaïlande sous réserve des conditions de la Convention de New York.

Cession d’actions dans les sociétés publiques en Thaïlande 

Pour les sociétés publiques, des obligations particulières s’imposent. La loi sur les sociétés anonymes publiques et la loi sur les valeurs mobilières et la bourse B.E. 2535,  exigent qu’un investisseur déclare ses participations lorsqu’il franchit certains seuils de détention d’actions assorties de droits de vote (25 %, 50 % et 75 % du capital). Dès qu’un de ces seuils est dépassé, l’investisseur est généralement tenu de lancer une offre publique d’achat. Par conséquent, tout contrat de cession d’actions en Thaïlande dans une société cotée doit respecter strictement les règles fixées par la Commission des valeurs mobilières (Securities and Exchange Commission)

Conséquences fiscales 

Les plus-values sur la cession d’actions en Thaïlande sont imposables (article 48 du Code fiscal). L’impôt sur les sociétés est de 20 %. Les vendeurs étrangers sans établissement permanent en Thaïlande peuvent être soumis à une retenue à la source de 15 %, sauf en cas de convention fiscale.

De plus, un droit de timbre d’1 Baht par tranche de 1 000 Baht de valeur libérée est dû (article 104 du Code fiscal). Le contrat doit préciser quelle partie assume cette charge.

Ce que la loi interdit et comment les investisseurs sont protégés 

Certaines clauses du contrat de la cession d’actions en Thaïlande sont nulles : celles qui violent les droits des actionnaires, contournent la loi sur les entreprises étrangères ou exonèrent de responsabilité pour fraude.

Un risque courant concerne l’usage de « blank shares », c’est-à-dire des certificats signés par le vendeur mais laissés sans indication du nom de l’acheteur. Or, en Thaïlande, la propriété des actions n’est reconnue qu’après l’inscription de la cession dans le registre des actionnaires et l’émission d’un nouveau certificat par les administrateurs. Recourir à ces pratiques expose les parties à des fraudes, à des litiges et au risque de non-reconnaissance par la loi.

Défis juridiques et négociations

Les différences culturelles, linguistiques et juridiques compliquent souvent les négociations d’une cession d’actions en Thaïlande. Certains concepts juridiques étrangers doivent être adaptés au droit thaïlandais. En matière d’exécution, les procédures judiciaires peuvent être longues et coûteuses. C’est pourquoi les contrats incluent généralement des clauses d’arbitrage.

Pourquoi l’accompagnement juridique est essentiel 

Le droit thaïlandais diffère profondément de nombreux systèmes occidentaux. Les avocats locaux assurent la conformité, évitent les pièges réglementaires et négocient des termes protecteurs. Un contrat de cession d’actions en Thaïlande bien rédigé réduit considérablement les risques et facilite la conclusion de la transaction.

Conclusion 

La cession d’actions en Thaïlande n’est pas un simple contrat commercial. C’est un acte juridique structurant qui doit respecter le Code civil et commercial (CCC), la loi sur les sociétés anonymes publiques B.E. 2535, la loi sur les entreprises étrangères B.E. 2542 (FBA) et le Code fiscal. Sans un contrat adapté, la transaction peut être nulle ou sanctionnée. Avec un accord soigneusement rédigé, acheteurs et vendeurs peuvent conclure leurs opérations en toute sécurité juridique.

FAQ

Un contrat de cession d’actions en Thaïlande est un accord entre un vendeur et un acheteur qui fixe les conditions du transfert des actions d’une société. Il définit le prix, les conditions, les déclarations et garanties, ainsi que le processus de finalisation.

Bien que la loi thaïlandaise n’impose pas explicitement un contrat de cession d’actions, en pratique il est indispensable. Il protège les deux parties, garantit le respect du Code civil et commercial, et consigne des obligations allant au-delà du simple endossement du certificat d’actions.

La signature du contrat de cession ne suffit pas. Le vendeur doit endosser le certificat d’actions, et la société doit enregistrer le transfert dans son registre des actionnaires. Les administrateurs émettent ensuite un nouveau certificat à l’acheteur. Selon l’article 1131 du Code civil et commercial, l’acheteur ne devient actionnaire qu’à ce moment-là.

La due diligence en Thaïlande implique de consulter l’extrait d’immatriculation de la société, la liste des actionnaires, les états financiers, les déclarations fiscales, les dettes et les éventuels litiges. Sans ces vérifications, l’acheteur risque de découvrir des passifs cachés non couverts par les garanties.

Pas toujours. Selon la loi sur les entreprises étrangères, les investisseurs étrangers sont limités à 49 % de participation dans de nombreux secteurs. Si la société exerce une activité réglementée, l’acheteur devra obtenir une licence d’entreprise étrangère ou structurer l’opération différemment.

Les plus-values issues de la vente d’actions sont imposables en vertu du Code des impôts. Pour les vendeurs étrangers, une retenue à la source peut s’appliquer, sauf réduction prévue par une convention fiscale internationale. Les transferts d’actions sont également soumis à un droit de timbre d’1 Baht pour 1 000 Baht de valeur libérée des actions. Le contrat précise généralement quelle partie supporte ce coût.

Les clauses clés incluent le prix d’achat, les déclarations et garanties, les conditions suspensives, les engagements, et le mode de résolution des litiges. De nombreux contrats de cession d’actions en Thaïlande contiennent aussi des clauses d’arbitrage, applicables en vertu de la Loi sur l’arbitrage et de la Convention de New York.

Oui. De nombreuses parties choisissent l’arbitrage, soit auprès de l’Institut d’arbitrage thaïlandais, soit auprès d’un centre international comme le SIAC. Les sentences arbitrales étrangères sont exécutoires en Thaïlande si les conditions de la Convention de New York sont remplies.

Le droit thaïlandais diffère de nombreux systèmes occidentaux. Les avocats locaux garantissent le respect du Code civil et commercial, de la loi sur les entreprises étrangères et du Code des impôts. Ils adaptent également les standards internationaux des transactions au système juridique thaïlandais et protègent les intérêts du client.