La Finance en Thaïlande

Écran affichant des courbes de marché boursier, représentant la finance en Thaïlande

La finance en Thaïlande : Comprendre le cadre juridique et les opportunités d’investissement 

La Thaïlande est devenue un pôle économique majeur en Asie du Sud-Est grâce à sa situation stratégique, son économie dynamique et ses réformes réglementaires en cours, ce qui en fait une destination très attrayante pour les investisseurs régionaux et internationaux. La finance en Thaïlande fonctionne dans un cadre juridique solide garantissant la sécurité juridique, la protection des investisseurs et le respect des normes internationales.

Le fondement juridique de la finance en Thaïlande repose sur plusieurs textes clés, notamment la loi de 2008 sur les institutions financières, la loi de 1992 sur les valeurs mobilières et la loi de 1942 sur la Banque de Thaïlande, qui constituent la base institutionnelle et opérationnelle de la réglementation et de la surveillance financières. Ces lois définissent les rôles des autorités de surveillance telles que la Banque de Thaïlande, la Commission des valeurs mobilières et l’Office of Insurance Commission, garantissant ainsi une réglementation cohérente et transparente.

En outre, la Thaïlande adhère aux normes internationales telles que Bâle III, aux cadres de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en vertu de la loi de 1999 sur la lutte contre le blanchiment d’argent, et aux réglementations sur la protection des données alignées sur la loi de 2019 sur la protection des données personnelles. Les rapports financiers sont conformes aux normes internationales d’information financière (IFRS), ce qui garantit la crédibilité et la transparence des états financiers des entreprises opérant dans la juridiction.

Cet article propose un aperçu complet du système financier thaïlandais, ses fondements juridiques, ses principales institutions et sa réglementation en matière d’investissement. Destiné aux cabinets d’avocats internationaux, il fournit des informations claires et juridiques sur la conduite des affaires et la gestion financière en Thaïlande.

Table des matières

Qu’est-ce qui rend la finance en Thaïlande attrayante pour les investisseurs ?

La Thaïlande bénéficie de solides fondamentaux économiques. Sa position géographique entre de grandes économies comme la Chine, Singapour et la Malaisie renforce son rôle dans le commerce et la finance internationale. Le pays maintient un secteur bancaire stable, régulé par la Banque de Thaïlande (BoT), autorité monétaire centrale. De plus, son système juridique allie principes généraux du droit civil et réglementations spécifiques adaptées pour soutenir les investissements directs étrangers et les transactions financières transfrontalières.

Un autre élément clé de la finance en Thaïlande est la clarté de sa législation financière. La Thaïlande a adopté des normes internationales telles que les accords de Bâle et les normes IFRS (International Financial Reporting Standards). Ces aspects favorisent la confiance des investisseurs internationaux en quête de transparence et de stabilité.

Quelles sont les lois régissant la finance en Thaïlande? 

La finance en Thaïlande  est régie par plusieurs textes législatifs majeurs. Les plus pertinents sont la loi sur les établissements financiers, la loi sur les valeurs mobilières et la loi sur la Banque de Thaïlande, modifiée en 1942. Chacun de ces textes définit les pouvoirs des institutions impliquées dans la régulation des activités financières.

La loi sur les activités financières établit les règles de délivrance de licence et les exigences de fonds propres pour les banques et autres institutions financières. Elle couvre également la conduite des affaires et les fonctions de surveillance de la Banque de Thaïlande.

La loi sur les valeurs mobilières régit les marchés des capitaux. Elle réglemente les offres publiques, la négociation de titres, l’octroi de licences aux intermédiaires et les obligations de divulgation. La Commission des valeurs mobilières (SEC) applique cette loi et veille à protéger les investisseurs.

En outre, la loi sur le contrôle des changes de 1942 et la loi sur les entreprises étrangères de 1999 sont essentielles pour les transactions transfrontalières et la propriété étrangère dans le secteur financier

Comment le secteur bancaire est-il réglementé en Thaïlande ?

La Banque de Thaïlande supervise les banques commerciales, les succursales de banques étrangères, les sociétés de financement et les sociétés de crédit hypothécaire. Elle veille au respect des lois régissant la finance en Thaïlande. Toutes les banques opérant en Thaïlande doivent maintenir des ratios de fonds propres adéquats et suivre des directives en matière de gestion des risques.

Les banques étrangères peuvent ouvrir des succursales en Thaïlande. Cependant, elles doivent demander des licences et respecter des conditions strictes. Celles-ci comprennent des limites sur le nombre de succursales et la gamme de services qu’elles peuvent offrir. L’établissement d’une société locale est également possible pour les banques étrangères dans le cadre d’accords spéciaux.

De plus, la finance en Thaïlande est caractérisée par une surveillance prudentielle. La BoT effectue des inspections sur site et hors site, évalue les risques systémiques et collabore avec d’autres régulateurs tels que la SEC et l’Office de contrôle des assurances (OIC).

Quel est le rôle du marché des capitaux pour la finance en Thaïlande ? 

Le marché des capitaux joue un rôle essentiel pour la finance en Thaïlande. La bourse de Thaïlande (SET) facilite le financement des entreprises par actions ou obligations. Elle permet aux sociétés de lever des fonds via des offres publiques. Le marché des investissements alternatifs (MAI) soutient les petites et moyennes entreprises.

Les investisseurs étrangers peuvent accéder au marché boursier thaïlandais, néanmoins certaines restrictions s’appliquent en vertu de la loi sur les sociétés étrangères et des notifications annexes. Par exemple, la participation étrangère dans certains secteurs stratégiques est plafonnée, sauf dérogation spéciale.

Les produits dérivés et les produits financiers complexes sont aussi négociés en Thaïlande, notamment les contrats à terme, les options et les swaps de taux d’intérêt. La bourse des contrats à terme de Thaïlande (TFEX) gère ces instruments. La SEC supervise toutes les activités sur la SET et la TFEX, en veillant au respect des normes juridiques et éthiques par les acteurs du marché.

Comment la législation thaïlandaise régule-t-elle les changes et les mouvements de capitaux ayant au sein lieux de la finance en Thaïlande ?

La loi sur le contrôle des changes habilite le ministère des Finances et la Banque de Thaïlande à gérer les opérations en devises étrangères. La finance en Thaïlande doivent respecter les règles relatives aux transferts entrants et sortants.

Les investissements directs étrangers (IDE) sont généralement autorisés, mais certaines transactions nécessitent une autorisation préalable. Les transferts de bénéfices, de dividendes et de remboursements de prêts à l’étranger doivent respecter les obligations déclaratives. Par exemple, le rapatriement de capitaux nécessite la soumission du formulaire de transaction en devises étrangères (formulaire FET).

De nombreux résidents thaïlandais reçoivent des devises étrangères qui doivent être converties en baht thaïlandais dans les 360 jours, à moins qu’ils ne détiennent un compte bancaire en monnaie étrangère. Récemment, la Banque de Thaïlande a assoupli certaines règles afin de promouvoir l’investissement, en particulier dans le cadre de la Communauté économique de l’ASEAN.

Quelles sont les possibilités juridiques pour les investissements bancaires dans la finance en Thaïlande ? 

Le système juridique thaïlandais offre un cadre structuré et relativement ouvert pour les investissements bancaires dans la finance en Thaïlande, à la fois pour les investisseurs nationaux et étrangers. Ces opportunités sont principalement régies par la loi sur les activités des institutions financières, la loi sur la Banque de Thaïlande et la loi sur les activités étrangères. Les investisseurs peuvent participer au secteur bancaire thaïlandais de diverses manières, sous réserve des autorisations réglementaires et des restrictions de propriété.

Investissements dans les banques commerciales et les institutions financières 

Les investisseurs étrangers peuvent acquérir des parts dans des banques commerciales thaïlandaises existantes, avec l’accord préalable de la Banque de Thaïlande. En vertu de l’article 18 de la loi sur les activités des institutions financières, une entité étrangère peut détenir jusqu’à 49% des actions d’une institution financière agréée en Thaïlande, sauf dérogation spécifique. Dans des cas exceptionnels, le ministre des Finances peut, sur recommandation de la Banque de Thaïlande, autoriser une participation étrangère pouvant atteindre 100%, notamment lorsque l’acquisition soutient la stabilité financière ou la restructuration d’une institution nationale.

De tels investissements au sein de la finance en Thaïlande nécessitent une évaluation réglementaire approfondie, y compris une analyse de la solidité financière de l’investisseur étranger, ses antécédents et son engagement à long terme en Thaïlande. La Banque de Thaïlande évalue également si l’investissement améliorerait la gouvernance, les transferts de technologie et la compétitivité régionale.

Création d’une nouvelle succursale ou filiale bancaire étrangère 

Les établissements bancaires étrangers peuvent également demander des licences pour opérer en Thaïlande, soit via des succursales, soit en créant des filiales locales. Selon les directives de la Banque de Thaïlande, les succursales des banques étrangères ont généralement un champ d’action limité en nombre. Cependant, les filiales sont autorisées à fournir des services bancaires commerciaux complets, à condition de répondre aux exigences en matière de fonds propres et de gouvernance.

La Banque de Thaïlande peut accorder des licences dans le cadre d’une politique sélective conforme au plan directeur du secteur financier thaïlandais, accordant la priorité à l’innovation financière, à l’intégration régionale et au renforcement de la concurrence. Les licences sont délivrées sous l’autorité du ministère des Finances, la Banque de Thaïlande agissant en tant qu’organe de contrôle principal.

Participation à des institutions financières spécialisées et à des coentreprises 

Les coentreprises avec des banques ou des sociétés financières thaïlandaises représentent une autre voie d’investissement bancaire au sein de la finance en Thaïlande, notamment dans des secteurs de niche tels que le crédit-bail, la microfinance ou la banque en ligne. La base juridique de ces structures se trouve dans le code civil et commercial et la loi sur les sociétés anonymes de 1992. Ces lois permettent la création de nouvelles entités financières détenues conjointement, à condition que le partenaire étranger ne dépasse pas le seuil fixé par la loi sur les entreprises étrangères, sauf dérogation.

Les directives de la Banque de Thaïlande détaillent avec précision la portée des activités autorisées, les limites de participation étrangère, les exigences en capitaux propres et les attentes en matière de surveillance pour les coentreprises.

 

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Quels sont les principaux véhicules d’investissement au sein de la finance en Thaïlande ? 

Les investisseurs intéressés par la finance en Thaïlande ont diverses structures juridiques à leur disposition, comme les sociétés à responsabilité limitée, les sociétés anonymes, les succursales d’entités étrangères et les bureaux de représentation. Chacune présente des avantages fiscaux et engage des implications juridiques qui lui sont propres.

Le Board of Investment (BOI) encourage les investissements étrangers dans des secteurs ciblés. Les entreprises promues par le Board of Investment bénéficient d’exonérations fiscales, de procédures de visa simplifiées pour le personnel étranger et d’exemptions de certaines restrictions sur la propriété. La loi de 1977 sur la promotion des investissements régit ces mesures incitatives.

De plus, la Thaïlande a mis en place le régime des International Business Center. Les entreprises remplissant les conditions requises pour en bénéficier profitent de réductions d’impôt sur les sociétés, d’exonérations de l’impôt sur les dividendes et d’un traitement particulier pour les expatriés. Le service des impôts supervise ce régime.

Comment le secteur des assurances est-il réglementé ?

Le secteur des assurances est un élément essentiel de la finance en Thaïlande. Il est réglementé par la Commission de contrôle des assurances (CCA), créée en vertu de la loi de 2007 sur la Commission des assurances.

La CCA délivre des agréments, contrôle la solvabilité et veille à ce que les compagnies d’assurance respectent leurs obligations. Des assureurs vie et non-vie opèrent en Thaïlande. La participation étrangère y est autorisée mais plafonnée, sauf dérogation.

Ces dernières années, l’Autorité de contrôle des assurances de Thaïlande s’est concentrée sur l’assurance numérique et l’impact des technologies innovantes. Les récentes réformes juridiques encadrent désormais la distribution en ligne, le traitement dématérialisé des sinistres et la protection des données personnelles.

Quel rôle la fintech joue-t-elle dans la finance en Thaïlande ?

La Thaïlande a embrassé l’innovation financière. Les entreprises de fintech proposent des services bancaires mobiles, des portefeuilles électroniques, des prêts participatifs et des conseils automatisés. Ces activités relèvent de la supervision de plusieurs autorités de régulation.

La Banque de Thaïlande réglemente les systèmes de paiement conformément à la loi de 2017 sur les réseaux de paiement. L’Autorité des marchés financiers supervise le financement participatif en capital, les plateformes d’échange d’actifs numériques et les offres initiales de monnaies virtuelles. Le décret d’urgence de 2018 sur les entreprises de crypto-monnaies définit les obligations en matière de licences et de conformité.

Afin de favoriser l’innovation, la Banque de Thaïlande et l’Autorité des marchés financiers ont mis en place des programmes expérimentaux. Ceux-ci permettent de tester de nouvelles technologies dans des conditions réelles avant leur pleine autorisation. Ainsi, la finance en Thaïlande évolue-t-elle grâce à des outils juridiques conciliant progrès et protection des consommateurs.

Quelle est la fiscalité applicable liée aux activités dans la finance en Thaïlande ?

La finance en Thaïlande est soumise à diverses règles fiscales. L’impôt sur les sociétés, la taxe sur la valeur ajoutée, la taxe professionnelle spécifique et le droit de timbre peuvent s’appliquer aux transactions financières.

Les établissements financiers acquittent généralement l’impôt sur les sociétés au taux ordinaire de 20%. Certains services financiers sont exonérés de TVA mais relèvent éventuellement de la taxe professionnelle spécifique. Par exemple, les intérêts perçus sur les prêts sont assujettis à cette taxe.

Le code fiscal thaïlandais régit la politique d’imposition du pays. De plus, les conventions de double imposition signées avec plus de soixante pays permettent d’éviter la double imposition sur les revenus issus d’activités transfrontalières. Les investisseurs étrangers doivent rester attentifs aux règles concernant la retenue à la source, notamment sur les dividendes, intérêts et redevances.

Comment les conseillers juridiques peuvent-ils orienter les acteurs du secteur financier en Thaïlande au sein d’une législation complexe ? 

Un accompagnement juridique s’avère essentiel pour opérer dans la finance en Thaïlande. Les avocats apportent leur expertise pour les procédures d’obtention de licences, la rédaction de contrats et le respect des lois contre le blanchiment d’argent, ainsi que pour l’optimisation fiscale.

Ils aident également leurs clients à décrypter les restrictions sectorielles prévues par la loi sur les entreprises étrangères. Par exemple, certains services financiers sont considérés comme des activités restreintes nécessitant l’acquisition d’une licence d’entreprise étrangère.

De plus, les conseillers juridiques prodiguent des conseils sur les transactions financières transfrontalières, les opérations de fusions-acquisitions et le règlement des litiges. En Thaïlande, le secteur financier implique de multiples autorités de régulation et une législation en constante évolution, ce qui rend l’assistance juridique indispensable.

Conclusion

Le secteur financier thaïlandais offre de nombreuses opportunités grâce à un système juridique stable, un cadre réglementaire actif et une ouverture aux investissements étrangers. Cependant, la complexité de ses lois nécessite un soutien d’experts juridiques. Les investisseurs et acteurs financiers doivent s’approprier les textes clés, notamment la loi sur les institutions financières, la loi sur les valeurs mobilières et changes, la loi sur le contrôle des changes et la loi anti-blanchiment.

Les avocats jouent un rôle déterminant dans la structuration d’investissements légaux, la diminution des risques juridiques et l’assurance d’une réussite à long terme. En collaborant avec des professionnels expérimentés, les entités étrangères peuvent participer en toute confiance au financement en Thaïlande et profiter de son économie en forte croissance et de son secteur financier dynamique.

Pour plus d’informations juridiques et un soutien personnalisé concernant le financement en Thaïlande, n’hésitez pas à contacter notre équipe de spécialistes chez Benoit & Partners. Vous pouvez également consulter le site internet de la Banque de Thaïlande afin d’obtenir les réglementations et directives officielles les plus récentes.