Les impôts en Thaïlande pour les expatriés

Impôts en Thaïlande pour les expatriés : panneau lumineux affichant le mot 'TAXES', représentant les obligations fiscales des expatriés en Thaïlande.

Comprendre les impôts en Thaïlande pour les expatriés

La Thaïlande est devenue une destination de choix pour les expatriés à la recherche d’une qualité de vie élevée, d’un coût de la vie abordable et d’opportunités commerciales. Cependant, résider en Thaïlande s’accompagne d’obligations fiscales, telles que définies par le Code des recettes B.E. 2481 (1938) et ses amendements ultérieurs. Comprendre la fiscalité en Thaïlande est essentiel pour éviter les problèmes juridiques, optimiser la planification fiscale et garantir le respect de la réglementation dont les impôts en Thaïlande pour les expatriés. 

Le Code des impôts régit la fiscalité en Thaïlande et définit les obligations des résidents et des non-résidents. L’article 41 du Code des impôts stipule que les résidents fiscaux, c’est-à-dire les personnes physiques résidant en Thaïlande pendant au moins 180 jours au cours d’une année fiscale, sont soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) sur leurs revenus mondiaux s’ils sont transférés en Thaïlande au cours de la même année fiscale. Les non-résidents, en revanche, ne sont imposés que sur les revenus provenant de Thaïlande.

Les récentes mises à jour réglementaires renforcent l’importance de la conformité pour les expatriés. Les circulaires n° POR.161/2566 et POR.162/2566 du Revenue Department (Département des recettes fiscales), publiées le 15 septembre 2023, précisent que les revenus imposables provenant d’activités professionnelles ou d’actifs à l’étranger, s’ils sont transférés en Thaïlande au cours d’une année fiscale, doivent être inclus dans l’assiette fiscale en vertu de l’article 48 du Revenue Code (Code des recettes fiscales). Cependant, les revenus perçus avant le 1er janvier 2024 restent exemptés de cette disposition.

En outre, le Département des recettes de Thaïlande, qui dépend du Ministère des finances, est chargé de la perception des impôts, de l’application et de l’interprétation des lois fiscales. L’article 3 septem du Code des recettes donne au Directeur général du Département des recettes le pouvoir de rendre des décisions et des interprétations concernant le respect des obligations fiscales.

Les expatriés qui perçoivent des revenus en Thaïlande doivent également évaluer leurs obligations fiscales à la lumière des accords de double imposition (ADI). La Thaïlande a signé plus de 60 ADI, dont un avec la France (signé le 25 août 1974), qui empêche la double imposition et permet aux résidents français en Thaïlande de demander un crédit d’impôt pour les impôts payés en France. L’article 18 de la convention fiscale franco-thaïlandaise traite spécifiquement des revenus de retraite, en précisant que les pensions sont imposables uniquement dans le pays où l’emploi a été exercé, même si elles sont transférées en Thaïlande.

Le non-respect des obligations fiscales peut entraîner de lourdes sanctions en vertu des articles 27, 37 et 38 du Code des impôts, y compris des amendes et des sanctions pénales pour fraude fiscale. Les déclarations fiscales doivent être soumises à l’aide des formulaires Por Ngor Dor 90 ou 91 avant le 31 mars 2025, et les pièces justificatives prouvant les revenus ou les impôts payés ailleurs doivent être incluses. Tout retard dans la soumission entraîne des pénalités.

 

Table des matières

Règles de résidence fiscale concernant les impôts en Thaïlande pour les expatriés

La détermination du statut de résident fiscal est une étape cruciale pour la compréhension  des impôts en Thaïlande pour les expatriés. Un individu sera considéré comme résident fiscal s’il séjourne en Thaïlande pendant une durée de 180 jours ou plus au cours d’une année d’imposition, quelle que soit sa nationalité. Le statut de résident détermine si les revenus mondiaux d’un expatrié sont imposables dans le pays.

Cependant, les titulaires de certains visas comme le visa de résident de longue durée peuvent bénéficier d’exemptions sur certaines obligations fiscales à condition que leurs revenus ne rentrent pas dans les catégories définies à l’article 40 du code des impôts.

Revenus imposables des expatriés en Thaïlande au sens des impôts en Thaïlande pour les expatriés 

La Thaïlande classe les revenus imposables selon l’article 40 du code des impôts, qui inclut les revenus d’emploi, les honoraires professionnels, les dividendes, les intérêts, les revenus locatifs, les salaires, les primes et les pensions. Les redevances de propriété intellectuelle et les revenus commerciaux sont aussi assujettis aux  impôts en Thaïlande pour les expatriés.

La circulaire récente du Ministère des Finances no POR.161/2566 précise que les revenus gagnés à l’étranger mais transférés en Thaïlande durant la même année fiscale sont imposables. Cela signifie que les expatriés qui perçoivent des salaires ou des revenus passifs en provenance de sources étrangères doivent planifier avec attention le transfert de fonds vers la Thaïlande. 

Les conventions de double imposition (CDI) et leur impact 

La Thaïlande a signé plus de 60 CDI, notamment avec la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et de nombreux autres pays. Ces traités aident les expatriés à éviter la double imposition et prévoient des mécanismes de crédit d’impôt. En vertu de la CDI France-Thaïlande par exemple, les pensions et les revenus d’emploi ne sont imposables que dans le pays où ils ont été gagnés.

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Comment déclarer les impôts en Thaïlande pour les expatriés ? 

Les expatriés résidant en Thaïlande ont l’obligation de déposer une déclaration fiscale chaque année avant le 31 mars. Celle-ci doit être effectuée en ligne via les formulaires Por Ngor Dor 90 ou 91, ou via une déclaration papier. Les justificatifs doivent impérativement être traduits en anglais ou en thaïlandais et certifiés par un officiel habilité tel qu’un avocat.

Le non-respect de cette échéance entraîne des pénalités de retard, les paiements tardifs se voyant majorés d’intérêts de 1,5% par mois. Dans certains cas, l’absence de déclaration fiscale peut exposer à des poursuites judiciaires selon l’article 37 du code des impôts.

Comprendre les taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques concernant Les impôts en Thaïlande pour les expatriés 

La Thaïlande applique une structure progressive des taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, allant de 5 % à 35 %, comme indiqué à l’article 48 du Code des impôts :

  • Jusqu’à 150 000 THB : exonéré
  • 150 001 – 300 000 THB : 5 %
  • 300 001 – 500 000 THB : 10 %
  • 500 001 – 750 000 THB : 15 %
  • 750 001 à 1 000 000 THB : 20
  • 1 000 001 à 2 000 000 THB : 25
  • 2 000 001 à 5 000 000 THB : 30
  • Au-delà de 5 000 000 THB : 35 %

Impôt foncier et immobilier pour les impôts en Thaïlande pour les expatriés 

Les ressortissants étrangers propriétaires de biens immobiliers en Thaïlande sont soumis à l’impôt foncier et immobilier selon la loi de 2019 sur la fiscalité territoriale. Le taux d’imposition varie de 0,01% à 0,7% de la valeur estimée du bien en fonction de son usage. Les résidences principales sont taxées à des taux inférieurs tandis que les biens commerciaux et les terrains vacants supportent des taux plus élevés. Cet impôt est dû chaque année à la municipalité locale, et tout défaut de paiement peut entraîner des pénalités comme des amendes et des intérêts de retard.

Le montant de la taxe est calculé à partir de la valeur estimée du terrain et des constructions, évaluée par le ministère des Domaines. Pour les biens loués, les propriétaires sont redevables de cet impôt et peuvent le répercuter sur les locataires via les baux. Des exonérations particulières s’appliquent aux terres à usage agricole, religieux ou gouvernemental.

Les expatriés achetant un bien en Thaïlande doivent aussi savoir que des frais de mutation et une taxe professionnelle spécifique (le cas échéant) pourront être prélevés lors de l’acquisition. Il est essentiel de respecter les obligations fiscales territoriales pour éviter tout litige juridique ou sanction financière.

Obligations en matière de retenue à la source 

En Thaïlande, les employeurs doivent prélever l’impôt sur les salaires, dividendes et honoraires avant d’effectuer les paiements. Le taux de retenue à la source pour les dividendes s’élève à 10%, tandis que les honoraires professionnels sont soumis à un prélèvement de 3% comme le stipule l’article 50 du Code des revenus. Les paiements d’intérêts à des entités étrangères peuvent aussi faire l’objet d’une retenue à la source de 15% à moins qu’un accord de double imposition s’applique, ce qui pourrait réduire ou supprimer cette obligation.

Les sociétés qui versent des paiements à des entrepreneurs, consultants ou professionnels indépendants étrangers doivent déduire la retenue à la source avant de les effectuer. Si le prélèvement n’est pas retenu en amont, le payeur peut être passible de pénalités et d’intérêts. Une documentation adéquate et le respect des obligations de déclaration via les formulaires Por Ngor Dor 53 sont essentiels pour éviter les amendes.

Déductions fiscales et allocations courantes 

La Thaïlande offre diverses déductions et avantages aux résidents fiscaux afin de réduire leur revenu imposable. Des abattements personnels de 60 000 THB par contribuable s’appliquent, avec des réductions supplémentaires pour les conjoints et les enfants.

Des déductions sont également possibles pour les primes d’assurance-vie, les intérêts hypothécaires et les dons à des organismes de bienfaisance agréés. Les cotisations à des fonds de retraite, tels que le Fonds de prévoyance ou le Fonds d’épargne national, peuvent aussi être déductibles. Le montant maximal déductible dépend du type de placement et des plafonds de cotisation fixés par le ministère des Finances.

Conséquences du non-respect des lois sur les impôts en Thaïlande pour les expatriés 

Le non-respect des lois fiscales peut entraîner de lourdes sanctions. Les retards de déclaration sont passibles d’amendes selon l’article 27, tandis que l’évasion fiscale peut mener à des poursuites judiciaires sur la base des articles 37 et 38. De plus, l’échange automatique de renseignements financiers entre autorités fiscales mondiales, grâce à la norme commune de déclaration, renforce la surveillance des activités financières des expatriés.

Conclusion 

Il est essentiel de comprendre la fiscalité en Thaïlande pour les expatriés afin de garantir leur stabilité financière et leur conformité légale. Les expatriés doivent déterminer leur statut de résidence fiscale, déclarer leurs revenus avec précision et remplir leurs déclarations de revenus dans les délais impartis. Le système fiscal thaïlandais comprend notamment l’impôt sur le revenu des personnes physiques, la TVA, l’impôt sur les plus-values, la retenue à la source et l’impôt foncier.

Les autorités fiscales ont renforcé les mesures d’application de la loi ces dernières années, et le non-respect des lois fiscales peut entraîner des pénalités importantes, des frais d’intérêt, voire des poursuites judiciaires. Les expatriés doivent s’assurer qu’ils sont à jour avec les dernières réglementations du Département des recettes, en particulier suite aux récents changements apportés par les circulaires n° POR.161/2566 et POR.162/2566 concernant les revenus de source étrangère transférés en Thaïlande.

Les conventions de double imposition offrent des allègements, mais les expatriés doivent bien connaître les règles de transfert de fonds pour éviter des obligations fiscales inattendues. Une bonne planification financière est nécessaire pour réduire la charge fiscale, en particulier pour ceux qui perçoivent des revenus à l’étranger ou effectuent des transactions transfrontalières.

Étant donné la complexité du système fiscal, il peut être utile de consulter un conseiller fiscal professionnel ou un expert juridique. Une stratégie fiscale bien structurée permet aux expatriés d’optimiser leur planification fiscale, de minimiser les risques et de rester en conformité avec les lois fiscales thaïlandaises. En restant informés des obligations fiscales, des délais et de l’évolution de la réglementation, les expatriés pourront profiter de leur séjour en Thaïlande sans se soucier des aspects financiers ou juridiques.