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Thaïlande impôts
La Thaïlande a depuis longtemps la réputation d’être un pays à fiscalité avantageuse, ce qui amène certains à se demander si elle peut vraiment être considérée comme « exempte d’impôts ». La réalité est toutefois plus nuancée : si les impôts sont moins élevés que dans de nombreux autres pays, la fiscalité en Thaïlande impose divers prélèvements sur les revenus et les activités commerciales. L’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les sociétés, la TVA, les taxes foncières et les taxes professionnelles spécifiques s’appliquent aux résidents et aux étrangers qui gagnent de l’argent ou font affaire en Thaïlande. Cet article explore les différentes taxes en vigueur, les obligations qui en découlent et les incitations fiscales potentielles, en décomposant les choses section par section pour plus de clarté.
Table des matières
I – Les obligations fiscales des entreprises en Thaïlande
1. Qu’est-ce que l’impôt sur le revenu des sociétés (CIT) ?
L’impôt sur le revenu des est le principal impôt prélevé sur les entreprises en Thaïlande. Il s’applique à toutes les sociétés enregistrées en Thaïlande ainsi qu’aux sociétés étrangères qui tirent des revenus de sources situées en Thaïlande. Le taux standard de l’impôt sur le revenu des sociétés est de 20 % des bénéfices nets, qu’il s’agisse de sociétés enregistrées en Thaïlande ou de sociétés étrangères percevant des revenus dans le pays. Cependant, certaines industries promues peuvent bénéficier d’exonérations totales de CIT pour une période allant jusqu’à huit ans par l’intermédiaire du BOI (Board of Investment), visant à donner la priorité à des secteurs stratégiques tels que la technologie et l’énergie verte.
2. Retenues à la source
En plus de l’impôt sur le revenu des sociétés, les entreprises sont soumises à des retenues à la source sur des paiements tels que les dividendes et les intérêts. Les taux de retenue à la source varient généralement de 1 % à 15 %, en fonction de la source de revenu du bénéficiaire et de son statut de résident. Les entreprises doivent retenir cet impôt sur les paiements et le verser au ministère thaïlandais du revenu.
II – L’imposition des particuliers en Thaïlande
1. Le système thaïlandais d’impôt sur le revenu des personnes physiques
Pour les particuliers, la Thaïlande utilise une structure d’impôt sur le revenu progressif avec des taux allant de 0 % à 35 % en fonction des revenus. Les tranches d’imposition actuelles pour les résidents sont les suivantes :
- Jusqu’à 150 000 THB : pas d’imposition
- 150 001 à 300 000 THB : 5 %
- 300 001 à 500 000 THB : 10 %
- 500 001 à 750 000 THB : 15 %
- 750 001 à 1 000 000 THB : 20 %
- 1 000 001 à 2 000 000 THB : 25 %
- 2 000 001 à 5 000 000 THB : 30 %
- Plus de 5 000 001 THB : 35 %
Les étrangers séjournant en Thaïlande plus de 180 jours par an deviennent des résidents imposés sur les revenus mondiaux. De plus, en 2024, la Thaïlande a fait entrer en vigueur une réforme fiscale obligeant les résidents à déclarer les revenus transférés en Thaïlande à partir de 2024.
2. Avantages fiscaux pour les expatriés
Les expatriés titulaires de visas tels que le visa de résidence de longue durée peuvent bénéficier d’exonérations sur les revenus étrangers non transférés. Ce visa est particulièrement avantageux pour les retraités ou les nomades numériques qui ont des revenus étrangers élevés, car il exclut de l’impôt les salaires qu’ils perçoivent à l’étranger.
III – TVA et taxe professionnelle spécifique
1. Qu’est-ce que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ?
La TVA est un élément essentiel du système fiscal thaïlandais qui s’applique aussi bien aux biens qu’aux services. Le taux de TVA standard est de 7 %, et les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 1,8 million de bahts doivent s’inscrire au registre de la TVA. La TVA est soumise sur une base mensuelle, et les entreprises doivent déclarer à la fois la TVA collectée sur les ventes et la TVA payée en amont sur les achats. L’excédent de TVA en amont peut être reporté ou remboursé selon les circonstances.
Certaines transactions sont exonérées de TVA, comme les exportations, ce qui favorise les entreprises impliquées dans le commerce international.
Taxe professionnelle spécifique (SBT)
Dans les secteurs où la TVA ne s’applique pas, comme la banque, l’immobilier et la finance, les entreprises doivent s’acquitter d’une taxe professionnelle spécifique (Specific Business Tax – SBT). Le taux de la SBT varie en fonction du secteur, mais il est généralement de 3,3 % pour les services financiers.
IV – Impôts sur la propriété et les terrains
1. Impôt sur la propriété
La Thaïlande applique une taxe foncière et immobilière aux propriétaires de terrains et de bâtiments. Le montant de la taxe varie en fonction de l’utilisation. Par exemple :
- Les propriétés résidentielles sont soumises à une taxe de 0,01 % à 0,03 %.
- Les propriétés commerciales paient de 0,3 % à 0,7 %.
Les évaluations déterminent ces taxes en fonction de la valeur de la propriété, qui doivent être payées annuellement.
Alors que les étrangers ne peuvent généralement pas posséder de terres en Thaïlande, ils peuvent acheter des condominiums en vertu de la loi sur les condominiums s’ils détiennent moins de 49 % de l’espace total du condominium. Dans les cas de propriété immobilière, les étrangers doivent toujours payer les taxes de transfert pertinentes, y compris éventuellement les droits de timbre, les retenues à la source, et les frais de transfert.
V – Cotisations de sécurité sociale
L’employeur et l’employé cotisent au fonds de sécurité sociale à hauteur de 5 % du salaire de l’employé, avec un maximum de 1 500 bahts par mois pour les salaires de 15 000 bahts ou plus. Ces fonds financent les soins de santé, les pensions, et les allocations de chômage des travailleurs. Les grandes entreprises assument une plus grande part du fardeau financier que représente la mise en place d’un filet de sécurité sociale pour les citoyens.
VI – Traités de double imposition
1. Comment fonctionnent les conventions de double imposition ?
La Thaïlande a conclu plus de 60 accords bilatéraux qui empêchent qu’un même revenu soit imposé à la fois en Thaïlande et dans un autre pays. Par exemple, un Français travaillant à Bangkok peut bénéficier de crédits d’impôt français déjà payés. Les conventions prévoient également l’exonération ou la réduction des taux d’imposition pour certains types de revenus, tels que les dividendes et les pensions. Cela permet aux expatriés de continuer à bénéficier d’un allègement fiscal tout en vivant à l’étranger.
VII – Systèmes de déclaration numérique
La plupart des impôts doivent être déclarés en ligne par l’intermédiaire de la plateforme numérique thaïlandaise. Les revenus des particuliers, les bénéfices des entreprises, la TVA, et les sommes retenues sont déclarés sur le site de dépôt électronique du ministère des finances. Il simplifie la conformité pour les contribuables en permettant l’enregistrement, les déclarations, et les paiements par voie électronique. Les formulaires individuels couvrent les salaires sur le PND 90 ou le PND 91. Les entreprises utilisent le PP30 pour la TVA ou le PND 50 pour l’impôt annuel sur les sociétés. Le système modernise l’administration fiscale grâce à des procédures accessibles et sans papier.
Conclusion
Bien que la Thaïlande impose des taxes telles que l’impôt sur le revenu et la TVA aux particuliers et aux entreprises, elle offre des avantages importants, en particulier aux investisseurs étrangers et aux expatriés. Les allègements fiscaux accordés par le BOI et les accords de double imposition avantageux font de la Thaïlande un lieu de vie et de travail attrayant. En comprenant et en respectant la réglementation fiscale thaïlandaise, les particuliers et les entreprises peuvent bénéficier du paysage fiscal compétitif du pays tout en s’acquittant de leurs obligations légales.
Les complexités du code fiscal thaïlandais, cependant, nécessitent une approche prudente. Avec une compréhension suffisante, il est possible de maximiser les avantages fiscaux tout en restant entièrement conforme à la loi. Les incitations font de la Thaïlande un endroit attrayant pour l’investissement et la résidence, à condition de naviguer avec prudence dans son système fiscal complexe en utilisant une connaissance spécialisée des règles et des exonérations.