Le licenciement en Thaïlande

Documents juridiques liés au licenciement en Thaïlande, expliquant les droits des employeurs et des employés

Comprendre le paysage juridique du licenciement en Thaïlande 

Le licenciement en Thaïlande est un processus complexe régi par des dispositions légales strictes énoncées dans la loi sur la protection du travail B.E. 2541 (1998) et d’autres réglementations pertinentes. Les employeurs et les employés doivent respecter ces lois, qui définissent les conditions, les procédures et les conséquences de la cessation d’une relation de travail. La loi sur la protection du travail, ainsi que le code civil et commercial et la loi sur les relations de travail B.E. 2518 (1975), établissent des lignes directrices essentielles pour garantir l’équité et le respect de la loi. Ces lois réglementent les périodes de préavis, les indemnités de départ et les motifs légaux de licenciement, garantissant ainsi que les employeurs et les employés comprennent leurs droits et leurs obligations.

En vertu de l’article 17 de la loi sur la protection du travail, l’employeur est tenu d’accorder un préavis ou une indemnité tenant lieu de préavis, à moins que le licenciement ne soit justifié par une faute grave. L’article 118 de la même loi impose le versement d’une indemnité de licenciement en fonction de l’ancienneté du salarié, avec des calculs spécifiques pour les différentes tranches d’ancienneté. En outre, la loi sur les relations de travail B.E. 2518 (1975) protège les salariés contre les licenciements abusifs, en particulier dans les cas d’appartenance à un syndicat ou d’activités de négociation collective.

Qu’il soit initié par l’employeur ou par l’employé, le licenciement en Thaïlande implique plusieurs aspects juridiques, financiers et procéduraux qui doivent être soigneusement pris en compte afin d’éviter les litiges et de garantir le respect du droit du travail thaïlandais. Les employeurs qui ne respectent pas le cadre juridique prescrit s’exposent à des poursuites judiciaires, à des sanctions financières et à une atteinte à leur réputation.

Dans un environnement commercial international, il est essentiel pour les entreprises locales et étrangères opérant en Thaïlande de comprendre les règles relatives au licenciement. La loi prévoit des protections spécifiques pour les employés, et le non-respect des procédures appropriées peut entraîner des pénalités financières importantes et des complications juridiques. Les employés étrangers sont soumis à des règles supplémentaires en vertu de la loi sur le travail des étrangers (Alien Working Act B.E. 2551 (2008)), qui établit un lien entre leur permis de travail et leur statut professionnel, ce qui oblige les employeurs à respecter scrupuleusement la loi.



Table des matières

Motifs légaux de licenciement en Thaïlande 

Le licenciement en Thaïlande peut intervenir dans différentes circonstances. Un salarié peut démissionner volontairement ou un employeur peut licencier un salarié pour des raisons qui justifient ou non le versement d’une indemnité de licenciement. Le droit thaïlandais reconnaît deux types principaux de licenciement : le licenciement motivé et le licenciement non motivé.

Le licenciement motivé intervient lorsqu’un salarié a commis une faute grave, telle que la malhonnêteté, la négligence grave ou des activités criminelles affectant l’entreprise. L’article 119 de la loi sur la protection du travail B.E. 2541 (1998) permet à un employeur de licencier un salarié sans indemnité de départ dans des conditions spécifiques, notamment en cas de faute intentionnelle à l’encontre de l’employeur, de manquement à ses obligations pendant trois jours consécutifs sans justification et de condamnation à une peine d’emprisonnement pour une infraction pénale. Toutefois, même en cas de licenciement motivé, les employeurs doivent respecter une procédure régulière et fournir des preuves à l’appui de leur décision de licencier l’employé.

On parle de licenciement sans motif lorsqu’un employeur licencie un salarié pour des raisons commerciales, de restructuration ou pour d’autres motifs non disciplinaires. En vertu de l’article 118 de la loi sur la protection du travail, l’employeur est généralement tenu de verser une indemnité de licenciement, sauf si le licenciement relève des exceptions énoncées à l’article 119. Les employeurs doivent également veiller à respecter les lois anti-discrimination, en particulier l’article 49 de la loi sur les relations de travail B.E. 2518 (1975), afin d’éviter les plaintes pour licenciement abusif.

Exigences de notification en cas de cessation d’emploi en Thaïlande

Lorsqu’un employeur décide de mettre fin à un contrat de travail sans motif, l’article 17 de la loi sur la protection du travail exige que l’employé reçoive un préavis. Le préavis doit être donné au moins une fois par cycle de paie complet, à moins qu’une période de préavis plus longue ne soit spécifiée dans le contrat de travail. Si l’employeur ne donne pas le préavis requis, l’article 582 du code civil et commercial stipule qu’il doit indemniser l’employé en lui versant une indemnité de préavis.

Pour les salariés sous contrat à durée déterminée, le licenciement en Thaïlande n’est généralement pas soumis à une période de préavis, sauf si le contrat le stipule explicitement. Toutefois, l’article 118 de la loi sur la protection du travail garantit que les salariés sous contrat à durée déterminée ont toujours droit à une indemnité de licenciement si leur licenciement n’est pas conforme aux exigences légales.

En cas de licenciement motivé, les employeurs peuvent licencier des employés sans préavis en vertu de l’article 119 de la loi sur la protection du travail, à condition d’avoir des motifs juridiques valables et de pouvoir prouver que le comportement de l’employé justifie un licenciement immédiat. Toutefois, les litiges concernant la validité des licenciements motivés sont fréquents et les employeurs doivent être prêts à défendre leur décision devant le tribunal du travail en cas de contestation.

Indemnités de licenciement en Thaïlande : Cadre juridique et obligations de l’employeur 

L’indemnité de licenciement en Thaïlande est un aspect fondamental de la cessation d’emploi. Elle garantit une compensation financière aux employés qui perdent leur emploi sans motif. Régies principalement par la loi sur la protection du travail B.E. 2541 (1998), les obligations en matière d’indemnités de licenciement sont strictement appliquées, le non-respect de ces obligations entraînant des conséquences juridiques pour les employeurs.

Base juridique de l’indemnité de licenciement en Thaïlande

En vertu de l’article 118 de la loi sur la protection du travail, les employés qui sont licenciés sans motif ont droit à une indemnité de licenciement calculée en fonction de leur ancienneté. La loi établit un barème progressif, garantissant que les employés de longue durée reçoivent une indemnité plus importante.

Ces indemnités sont calculées sur la base du dernier taux de salaire de l’employé, à l’exclusion des primes ou indemnités discrétionnaires.

  •  120 jours à moins d’un an
    30 jours de salaire
  • 1 an à moins de 3 ans
    90 jours de salaire
  • 3 ans à moins de 6 ans
    180 jours de salaire
  • 6 ans à moins de 10 ans
    240 jours de salaire
  • De 10 ans à moins de 20 ans
    300 jours de salaire
  • 20 ans ou plus
    400 jours de salaire

Exemptions : Situations où l’indemnité n’est pas nécessaire 

Tous les licenciements ne donnent pas droit à une indemnité de licenciement en Thaïlande. L’article 119 de la loi sur la protection du travail énumère les circonstances dans lesquelles l’indemnité de licenciement n’est pas due :

  • Faute grave – Si un employé est reconnu coupable de malhonnêteté, d’avoir causé intentionnellement des dommages à l’employeur ou d’avoir commis un manquement grave à ses devoirs.
  • Conduite criminelle – Si un employé est reconnu coupable d’une infraction criminelle qui a un impact direct sur son emploi.
  • Négligence grave – Si un employé cause, par négligence, un préjudice important à l’employeur.
  • Violation des règles du travail – Si un employé enfreint de manière répétée les règles de l’entreprise ou ne s’acquitte pas des tâches qui lui sont confiées malgré des avertissements préalables.
  • Absentéisme – Si un employé est absent pendant trois jours ouvrables consécutifs sans raison valable.
  • Emprisonnement – Si un employé est condamné à une peine d’emprisonnement, sauf pour des infractions mineures commises par négligence.

Dans ce cas, l’employeur peut licencier le salarié sans indemnité de licenciement. Toutefois, la charge de la preuve incombe à l’employeur et les litiges sont souvent résolus par le tribunal du travail.

Indemnités et prestations supplémentaires de fin de contrat 

Outre l’indemnité de licenciement, les employeurs sont également tenus de régler tous les droits en suspens au moment de la cessation d’activité. Il s’agit notamment de

  • Salaires impayés – Tous les salaires gagnés jusqu’à la date de cessation d’activité.
  • Congé annuel non utilisé – Compensation pour le congé annuel légal non pris, conformément à l’article 67 de la loi sur la protection du travail.
  • Primes et indemnités – Si elles sont stipulées dans le contrat de travail ou dans la politique de l’entreprise.
  • Avantages – Tels que les cotisations au fonds de prévoyance, le cas échéant.

L’article 70 de la loi sur la protection du travail stipule que ces paiements doivent être effectués le dernier jour de travail ou dans les délais prescrits par la loi.

Licenciement abusif et recours juridiques 

Le licenciement en Thaïlande doit respecter les principes d’équité et de légalité. Les employés qui estiment avoir été injustement licenciés peuvent déposer une plainte auprès du comité des relations du travail ou du tribunal du travail. Si le tribunal détermine que le licenciement était injustifié ou de mauvaise foi, il peut ordonner à l’employeur de réintégrer l’employé ou de lui accorder une compensation supplémentaire au-delà de l’indemnité de licenciement, conformément à l’article 49 de la loi sur les relations de travail.

Les plaintes pour licenciement abusif surviennent souvent lorsque des employés sont licenciés pour des raisons discriminatoires, telles que la grossesse, les activités syndicales ou la dénonciation. Les employeurs doivent veiller à ce que les décisions de licenciement soient fondées sur des motifs légitimes liés à l’entreprise ou aux performances afin d’éviter les répercussions juridiques.

Cet article vise à fournir une analyse juridique approfondie de la cessation d’emploi en Thaïlande, afin de garantir la conformité avec le droit du travail thaïlandais et de limiter les risques pour les employeurs comme pour les employés.

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Licenciement abusif en Thaïlande

Il y a licenciement abusif lorsqu’un salarié est licencié en violation du droit du travail thaïlandais, des contrats de travail ou des principes d’équité. L’article 49 de la loi sur les relations de travail B.E. 2518 (1975) interdit explicitement tout licenciement résultant des activités syndicales d’un employé, de ses efforts de négociation collective ou de ses dénonciations. Les employeurs qui licencient des employés dans de telles circonstances s’exposent à des sanctions légales et à l’obligation de réintégrer l’employé avec des arriérés de salaire.

En outre, l’article 582 du code civil et commercial stipule que le licenciement en Thaïlande doit respecter les accords contractuels, ce qui signifie qu’un employeur ne peut pas licencier arbitrairement un employé sans respecter les procédures. Si un employeur ne respecte pas ces obligations, l’employé peut déposer plainte pour licenciement abusif auprès du tribunal du travail, qui peut ordonner une indemnisation, une réintégration ou les deux, selon les circonstances.

Tribunal compétent pour les conflits du travail en Thaïlande 

Les litiges en matière d’emploi, en particulier ceux qui concernent le licenciement, relèvent de la compétence du tribunal du travail en Thaïlande. Établi en vertu de la loi sur le tribunal du travail B.E. 2522 (1979), ce tribunal spécialisé traite les affaires liées aux licenciements abusifs, aux litiges relatifs aux indemnités de départ et aux licenciements injustes.

Le tribunal du travail fonctionne selon le principe de la conciliation, encourageant les parties à régler leurs différends à l’amiable avant d’entamer un procès. En cas d’échec de la conciliation, le tribunal entend les preuves et rend une décision juridiquement contraignante. Contrairement aux tribunaux civils, le tribunal du travail suit une procédure simplifiée, ce qui accélère la résolution des conflits du travail.

Les salariés qui estiment avoir été licenciés à tort peuvent déposer une plainte directement auprès du tribunal du travail, afin d’obtenir des réparations telles que la réintégration, une indemnité de licenciement ou des dommages-intérêts. En vertu de l’article 49 de la loi sur les relations de travail B.E. 2518 (1975), les salariés licenciés en raison de leur engagement syndical ou de leurs efforts de négociation collective peuvent avoir droit à la réintégration avec des arriérés de salaire.

Les employeurs qui se défendent contre des plaintes pour licenciement abusif doivent présenter des preuves substantielles pour justifier leur décision. La charge de la preuve incombe à l’employeur, en particulier lorsque le licenciement est fondé sur des allégations de mauvaise conduite. Si le tribunal estime que le licenciement est illégal, il peut ordonner à l’employeur de réintégrer l’employé ou de lui verser une indemnité substantielle conformément à l’article 582 du code civil et commercial.

Les décisions du tribunal du travail peuvent faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême de Thaïlande dans certaines circonstances. Toutefois, les appels ne sont autorisés que sur des questions de droit et non sur des déterminations factuelles, ce qui garantit que la plupart des litiges en matière d’emploi sont résolus rapidement au niveau du tribunal du travail.

Considérations particulières pour les employés étrangers 

Les employés étrangers travaillant en Thaïlande sont également soumis au droit du travail thaïlandais, y compris à la réglementation relative à la cessation d’emploi. Toutefois, leurs permis de travail et leurs visas sont directement liés à leur statut d’emploi. En cas de licenciement, le permis de travail d’un employé étranger devient invalide et il doit quitter la Thaïlande, à moins qu’il ne trouve un nouvel employeur ou qu’il ne modifie son statut de visa.

Les employeurs doivent informer le ministère du travail et le bureau de l’immigration de la résiliation du contrat d’un employé étranger. S’ils ne le font pas, ils s’exposent à des sanctions ou à des restrictions sur l’embauche de travailleurs étrangers à l’avenir. En outre, les employés étrangers doivent connaître leurs droits en matière d’indemnités de licenciement et de préavis, car ils bénéficient des mêmes protections que les ressortissants thaïlandais.

Meilleures pratiques des employeurs en matière de licenciement en Thaïlande 

Pour minimiser les risques et les litiges juridiques, les employeurs doivent adopter les meilleures pratiques lorsqu’ils licencient des employés en Thaïlande. Il s’agit notamment de veiller à ce que les contrats de travail soient clairs, de tenir des registres précis des performances et de la conduite des employés, et de respecter les procédures en vigueur lors du licenciement d’un employé. Les employeurs doivent également organiser des entretiens de fin d’emploi et envoyer des lettres de licenciement en bonne et due forme afin de documenter les raisons du licenciement.

Consulter des professionnels du droit avant de licencier un employé peut permettre d’éviter des litiges coûteux et de garantir le respect du droit du travail thaïlandais. Les employeurs doivent également se tenir informés des modifications du droit du travail et des changements d’interprétation judiciaire susceptibles d’affecter les procédures de licenciement.

Conclusion

Le licenciement en Thaïlande est une question juridiquement délicate qui nécessite un respect scrupuleux des dispositions légales. Les employeurs doivent comprendre les motifs légaux de licenciement, respecter les exigences en matière de préavis et d’indemnités de licenciement, et veiller à ce que les licenciements se déroulent de manière équitable et transparente. Le non-respect du droit du travail thaïlandais peut entraîner des responsabilités financières, des litiges juridiques et des atteintes à la réputation.
Pour les entreprises internationales opérant en Thaïlande, il est essentiel de bien comprendre les procédures de licenciement et les droits des employés afin de maintenir un lieu de travail conforme et éthique. Demander un avis juridique avant de licencier un employé peut contribuer à prévenir les litiges et à garantir que la procédure se déroule dans le respect de la loi.
En fin de compte, le licenciement en Thaïlande doit être mené avec équité, dans le respect de la loi et des droits des employés, afin d’éviter des complications inutiles et des problèmes juridiques.