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Comprendre la résidence fiscale en Thaïlande
La Thaïlande attire de nombreux expatriés, investisseurs et nomades digitaux en raison de son cadre de vie attractif et de ses opportunités économiques. Toutefois, la résidence fiscale en Thaïlande constitue un aspect essentiel souvent négligé.
La catégorie de visa n’a pas d’incidence sur le statut fiscal. La résidence fiscale est distincte du statut d’immigration. Toute personne séjournant au moins 180 jours en Thaïlande au cours d’une année civile peut être considérée comme résidente fiscale, quel que soit son type de visa ou sa nationalité.
Comprendre la résidence fiscale en Thaïlande permet d’éviter la double imposition, les sanctions fiscales et d’autres risques légaux. Cet article explique les critères de détermination, les obligations et les règles de conformité à suivre.
Table des matières
Définition de la résidence fiscale selon le droit thaïlandais
Selon la Section 41 du Code des impôts thaïlandais, une personne physique est considérée comme résidente fiscale en Thaïlande si elle séjourne au moins 180 jours au sein du pays durant une année civile, indépendamment de sa nationalité, de son visa ou du motif de son séjour.
Un résident fiscal en Thaïlande doit déclarer et payer l’impôt sur tous ses revenus, qu’ils soient d’origine thaïlandaise ou étrangère (si transférés en Thaïlande au cours de la même année fiscale). Un non-résident est imposable uniquement sur les revenus de source thaïlandaise.
Cette distinction repose sur la durée du séjour et les liens économiques avec la Thaïlande. Le dépassement du seuil des 180 jours entraîne l’obligation de déclaration, notamment pour les revenus étrangers rapatriés dans le pays.
Comment déterminer si vous êtes résident fiscal en Thaïlande
La résidence fiscale en Thaïlande se détermine selon le nombre total de jours de présence physique, incluant week-ends, jours fériés et jours partiels. Les preuves de présence comprennent : les tampons du passeport, les prolongations de visa et les registres d’immigration. Les jours passés sous différents types de visa sont cumulatifs au sein de la même année civile.
Exemples :
- Un nomade numérique séjournant huit mois à Chiang Mai est résident fiscal thaïlandais.
- Un consultant alternant entre Singapour et Bangkok, présent quatre mois en Thaïlande, est non-résident.
Ainsi, toute personne séjournant 180 jours ou plus en Thaïlande au cours d’une année est considérée comme résidente fiscale, peu importe son visa ou l’origine de son activité.
Obligations fiscales des résidents fiscaux
Imposition des revenus mondiaux
Conformément à la Section 41 (paragraphe 2), les résidents fiscaux doivent déclarer l’ensemble de leurs revenus, qu’ils proviennent de Thaïlande ou de l’étranger, dès lors qu’ils sont transférés dans le pays au cours de la même année fiscale. Les revenus étrangers non rapatriés restent exonérés, sous réserve de preuve.
Obligations déclaratives
Les résidents fiscaux en Thaïlande doivent déposer chaque année une déclaration d’impôt sur le revenu (formulaire PND 90 ou 91) avant le 31 mars de l’année suivante. Ces déclarations incluent les revenus, déductions et crédits d’impôt, notamment ceux reconnus par les conventions de double imposition.
Sanctions en cas de non-conformité
L’absence de dépôt, la sous-déclaration ou les fausses informations peuvent entraîner des amendes, intérêts et contrôles fiscaux selon les Sections 39–42 du Code des impôts. Une tenue comptable transparente est donc essentielle.
Obligations fiscales des non-résidents
Les non-résidents sont imposables uniquement sur les revenus perçus en Thaïlande. Cela comprend les salaires versés par un employeur thaïlandais, les revenus locatifs provenant de biens immobiliers situés dans le pays, les honoraires pour des services rendus sur le territoire, ainsi que les plus-values réalisées sur des actifs localisés dans le Royaume. Ces formes de revenus sont généralement soumises à une retenue à la source, prélevée directement par le payeur conformément à la législation thaïlandaise.
La retenue à la source, qui correspond à l’impôt déduit des paiements avant la perception du revenu, est habituellement appliquée à ces types de revenus et prélevée à la source par le payeur, conformément aux obligations prévues par la loi thaïlandaise.
Les non-résidents ne sont pas tenus de déclarer les revenus étrangers lorsqu’ils ne sont pas transférés en Thaïlande.
Les non-résidents exerçant une activité commerciale par l’intermédiaire d’une succursale ou d’un agent thaïlandais peuvent également être assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) — un impôt sur la consommation applicable aux biens et services — ou à la taxe spécifique sur les entreprises, selon la nature de leurs activités.
Conventions de double imposition et conflits de résidence
La Thaïlande a signé des Conventions de double imposition (CDI) avec plus de 60 pays, afin d’éviter la double imposition et de clarifier la résidence fiscale en cas de conflit.
Règles de départage
Lorsqu’une personne est considérée comme résidente dans deux pays, les Conventions de double imposition appliquent des critères successifs :
- Domicile permanent,
- Centre des intérêts vitaux,
- Séjour habituel,
- Nationalité.
Par exemple, l’article 4 de la Convention fiscale entre la France et la Thaïlande applique ces critères de départage afin de déterminer quel pays détient le droit d’imposition.
Certificat de résidence fiscale
Les contribuables souhaitant bénéficier des avantages d’une convention de double imposition doivent obtenir un Certificate of Residence (CoR), document officiel délivré par le Revenue Department thaïlandais. Ce certificat atteste de la résidence fiscale en Thaïlande pour l’année concernée et permet l’application des dispositions conventionnelles, telles que les crédits d’impôt ou exonérations, selon le cas.
La compréhension des conventions de double imposition est essentielle pour les expatriés percevant des revenus dans plusieurs juridictions, car elles influencent directement la manière dont la résidence fiscale en Thaïlande est reconnue à l’échelle internationale.
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Résidence fiscale et statut d’immigration : deux notions distinctes
Le statut d’immigration (type de visa) et la résidence fiscale en Thaïlande sont des notions indépendantes.
La possession d’un visa (qu’il soit touristique, Destination Thailand Visa ou long séjour) ne détermine pas à elle seule le statut fiscal. Ainsi, un titulaire de Destination Thailand Visa ou touriste séjournant plus de six mois en Thaïlande devient résident fiscal, même sans autorisation de travail. C’est notamment le cas de nombreux nomades digitaux travaillant à distance pour des entreprises étrangères.
Impact de la résidence fiscale en Thaïlande selon les types de revenus
La résidence fiscale en Thaïlande détermine les catégories de revenus soumises à l’imposition thaïlandaise ainsi que les modalités de leur taxation conformément au Revenue Code.
Les expatriés, investisseurs et digital nomads doivent comprendre que chaque source de revenu, qu’elle soit domestique ou étrangère, entraîne des obligations fiscales spécifiques et peut ouvrir droit à des exonérations prévues par les conventions de double imposition.
- Revenus professionnels ou freelances : toujours imposables si l’activité est exercée physiquement en Thaïlande.
- Revenus locatifs : imposables en Thaïlande quelle que soit la résidence fiscale.
- Revenus d’investissement et plus-values : soumis à l’impôt sur le revenu, sous réserve des exonérations prévues par les Conventions de double imposition.
- Crypto-actifs et actifs numériques : considérés comme revenus imposables depuis la modification n°19 du Code des impôts.
- Revenus étrangers non rapatriés : exonérés s’ils ne sont pas transférés en Thaïlande la même année fiscale (annonce n°161 du Revenue Department).
Assurer sa conformité fiscale en tant que résident en Thaïlande
La conformité fiscale en Thaïlande repose sur l’enregistrement et la soumission régulière de documents justificatifs. Les résidents fiscaux en Thaïlande doivent s’enregistrer auprès du Revenue Department pour obtenir un numéro d’identification fiscale (TIN), en présentant : passeport, visa, formulaire TM30 et preuve de résidence locale. Les déclarations d’impôts (formulaires PND 90/91) doivent être déposées chaque année, notamment via le portail e-filing du Revenue Department. Étant donné la complexité de la fiscalité transfrontalière, il est vivement recommandé aux expatriés de consulter un conseiller juridique ou fiscal expérimenté en droit thaïlandais et international.
Comment éviter la double imposition légalement
Éviter la double imposition est essentiel pour les étrangers considérés comme résidents fiscaux en Thaïlande.
Grâce à un réseau de plus de soixante conventions fiscales bilatérales, la Thaïlande offre des mécanismes juridiquespermettant d’éviter qu’un même revenu ne soit imposé deux fois. En vertu de la plupart de ces conventions de double imposition (CDI), lorsqu’un revenu a déjà été imposé à l’étranger, le contribuable peut demander un crédit d’impôt étranger en présentant les justificatifs de paiement et un Certificate of Residence (CoR) délivré par le Revenue Department thaïlandais. Ce crédit d’impôt permet de déduire le montant de l’impôt payé à l’étranger de celui dû en Thaïlande sur le même revenu.
Une autre méthode efficace pour éviter la double imposition consiste à ajuster le moment du transfert des revenus. Conformément à l’article 41 du Revenue Code, les revenus de source étrangère ne sont imposables en Thaïlande que s’ils sont rapatriés dans le Royaume au cours de la même année fiscale. Reporter le transfert à l’exercice suivant constitue donc un moyen légal et judicieux de différer l’imposition en Thaïlande. Enfin, séjourner moins de 180 jours par an permet de conserver le statut de non-résident, limitant ainsi l’assujettissement fiscal aux seuls revenus de source thaïlandaise.
Le recours à un conseil juridique et fiscal qualifié demeure indispensable afin de garantir l’application correcte et sécurisée de ces dispositifs.
Conséquences d’une fausse déclaration
Le manquement aux obligations fiscales ou la fausse déclaration de sa résidence fiscale peuvent entraîner de graves conséquences juridiques et financières.
Conformément aux articles 27 à 42 du Revenue Code thaïlandais, les sanctions incluent des amendes pécuniaires, des intérêts de retard sur les impôts impayés, ainsi que la possibilité de contrôles fiscaux rétroactifs portant sur plusieurs exercices. En cas d’évasion fiscale délibérée, les autorités peuvent engager des poursuites pénales, pouvant mener à une peine d’emprisonnement et à une perte durable de crédibilité auprès des autorités administratives thaïlandaises.
La Thaïlande participe aujourd’hui à plusieurs mécanismes internationaux d’échange automatique d’informations, notamment le Common Reporting Standard (CRS) et diverses conventions bilatérales de coopération fiscale. Ces dispositifs permettent aux autorités thaïlandaises d’accéder aux données relatives aux comptes bancaires étrangers, aux investissements offshore et aux biens immobiliers détenus à l’étranger. Par conséquent, les revenus non déclaréspeuvent être identifiés et réintégrés rétroactivement dans l’assiette fiscale, souvent assortis de majorations pour paiement tardif.
En outre, les irrégularités fiscales ont un impact direct sur les procédures d’immigration. Lors des demandes de renouvellement de visa, de résidence permanente ou de permis liés au BOI, un certificat de conformité fiscale émis par le Revenue Department est souvent exigé. Tout impôt impayé, contrôle en cours ou déclaration incohérente peut retarder, voire compromettre, la régularisation du statut fiscal.
La régularisation en temps utile de sa situation fiscale constitue non seulement une obligation légale, mais aussi une condition essentielle pour la stabilité du séjour et des activités économiques en Thaïlande. Le recours à un accompagnement professionnel favorise la transparence, réduit les risques de sanctions et renforce la crédibilité du contribuable auprès des autorités compétentes, notamment le Revenue Department et le Bureau de l’Immigration.
Conclusion
Les règles encadrant la résidence fiscale en Thaïlande sont, en théorie, simples à comprendre, mais leur application pratique peut s’avérer complexe.
En principe, toute personne séjournant au moins 180 jours sur le territoire thaïlandais au cours d’une même année est considérée comme résidente fiscale, et doit déclarer ses revenus mondiaux lorsqu’ils sont transférés en Thaïlande. Cependant, une planification fiscale rigoureuse permet d’éviter la double imposition, notamment grâce aux conventions fiscales bilatérales. Une coordination appropriée entre le statut migratoire, la gestion financière et la stratégie fiscale est indispensable pour assurer une stabilité à long terme.
Pour les expatriés, investisseurs et professionnels du numérique, le recours à un conseil juridique et fiscal qualifié est fortement recommandé afin de garantir une compréhension claire et une conformité durable avec la réglementation fiscale thaïlandaise.
FAQ
180 jours ou plus au cours d’une année civile.
Oui, mais uniquement s’ils sont transférés en Thaïlande la même année.
En obtenant un Certificate of Residence (CoR) auprès du Revenue Department.
Oui, mais les Convention de Double Imposition déterminent quel pays est prioritaire grâce aux règles de départage.
Non, seul le nombre de jours de présence effective (180+) détermine la résidence fiscale.
